dimanche, mars 18, 2018

Le libre-échange, c’est la guerre commerciale

Le libre-échange, c’est la guerre commerciale

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Yves de Kerdrel s’émerveille des performances des entreprises du CAC 40 : « Si nos champions français sont devenus de vrais champions c’est qu’ils ont devenus de moins en moins français (sic). Fautil s’en désoler ? Non… » Puis il ajoute, citant Montesquieu, que « l’effet naturel du commerce [du temps de la marine à voile] est de porter à la paix ».

Il faut reprendre ces jugements hâtifs. C’est la situation actuelle de mondialisation qui est une guerre commerciale injuste et qui fait des morts. La France et l’Europe se sont terriblement désindustrialisées au profit de l’Asie (la part industrielle dans l’emploi est passée de 20 % en 1989 à 12 % en 2014 et 11 % en 2017. Notre déficit commercial est chronique (62 milliards en 2017, contre 48 en 2016). Puis Kerdrel conclut, prophétique : « n’oublions pas que les guerres commerciales ont toutes précédé des conflits armés ». Or c’est une vue de l’esprit sans réalité historique : les conflits armés ont des origines religieuses, territoriales, la convoitise de richesses, notamment agricoles, maritimes, minières et pétrolières.

C’est la mondialisation qui est l’agression C’est donc exactement le contraire de ces vaticinations qu’on lit un peu partout. Car c’est quand on s’en prend aux moyens de vie d’une nation ou de ses habitants que naît, même dans une démocratie, la volonté d’une résistance et la guerre défensive pour la juste survie des forces productives de la nation. Trump se rappelle que c’est la négation de l’économie américaine par la métropole anglaise qui a provoqué la guerre d’indépendance (Sugar, Stamp, Townshend, Tea Acts de 1764 à 1773). « Le protectionnisme c’est la guerre » ? La phrase recyclée par Emmanuel Macron, est prétend-t-on, empruntée à Aristide Briand (septembre 1929 à la SDN à Genève). Lui-même l’avait (mal) tirée d’un article de Von Mises qui disait (pensant au Reich dont il avait été banni) qu’un pays qui se prépare la guerre est protectionniste. Ce n’est pas la même chose. La légitime défense n’est pas la guerre. C’est la mondialisation qui est l’agression.

Quant à l’économie, elle ne se résume pas au CAC 40. Le chiffre de l’emploi et le niveau de vie sont les seuls vrais indicateurs. Une nation doit donc protéger, quand c’est nécessaire, son industrie et son agriculture. Et même si on n’était pas d’accord qui va arrêter le briseglace Trump ?

Autant le suivre et en tirer profit.
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Ayant commencé à m'intéresser à la politique en étant libéral limite libertaire, je ne suis pas un forcené du protectionnisme. J'en connais les inconvénients, le moindre n'étant pas la guerre des groupes de pression pour obtenir la protection de l'Etat.

Mais, entre deux maux, il faut choisir. Le mondialisme ronge nos sociétés, notre fameux « vivre ensemble », comme un acide, en dissociant à l'extrême les intérêt des différentes classes sociales. Il faut remettre des barrières nationales partout et si ces barrières coûtent de l'argent et des emplois (ce qui est loin d'être prouvé, comme l'explique l'article ci-dessus), tant pis.

Cela vaut mieux que de disparaître comme nation.

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