mardi, décembre 05, 2017

Le gaullisme, c’est le conservatisme à la française

Le (vrai) gaullisme est à la France ce que le conservatisme est à la Grande-Bretagne

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En rejetant de Gaulle, la droite a abandonné sa raison d’être: faire vivre une tradition, protéger la nation et les communautés qui y préservent la liberté individuelle, transmettre un capital accru aux générations qui suivront. En fait, la droite française a expulsé de Gaulle, bouc-émissaire de ses peurs et de ses divisions. Puis elle en a fait sa figure tutélaire. Vous remarquerez comme les forces de droite ont d’autant plus parlé du Général avec révérence qu’elles ont fait une politique à l’opposé de la sienne: cédant devant les Américains (Pompidou) ; se ralliant à l’Europe fédérale (Giscard); enfourchant le dada du néo-béralisme (Chirac). J’aime mieux votre Sarkozy, qui n’a jamais fait semblant d’aimer de Gaulle. Mais si l’on va plus au fond des choses, ce que la droite a lâché, avec de Gaulle, c’est ce que nous autres Britanniques appelons le conservatisme.
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Husson est quelque peu ridicule à singer Disraeli, c’est une affectation déplacée. Mais, sur le fond, il a raison.

Le gaullisme est la forme française du conservatisme.

Précisons deux choses :

1) Il n’y a plus un seul gaulliste parmi les politiciens français, et surtout pas à droite, où le sport depuis cinquante ans est de trahir l’esprit du gaullisme tant et plus. Bien entendu, Laurent Wauquiez n'est pas plus gaulliste que moi je suis évêque.

2) Je ne connais peu (pas ?) de critique intelligente du gaullisme. Les critiques du gaullisme que je connais sont sans valeur, soit parce qu’elles reposent sur une blessure sentimentale, l’Algérie française, soit parce qu’elles partent d’une analyse historique idiote et même criminelle, le pétainisme, soit, enfin, parce qu’elles sont de gauche et donc sans valeur aussi (si le socialistes pensaient juste, ça se saurait).

Les arguments d’Argoud sont trop empreints de haine pour être recevables :

La décadence, l'imposture et la tragédie (A. Argoud)

Dominique Venner, qui est moins radical et réussit à tenir à distance ses sentiments, est plus intéressant :

De Gaulle : la grandeur et le néant (D. Venner)

La critique principale de Venner est que De Gaulle a une vision trop abstraite de la France, le fameux « toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France ».

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