jeudi, juin 15, 2017

La défintion de l'optimiste par Georges Bernanos

Je relis, pour prendre de la hauteur, les écrits de combat de Georges Bernanos.

Comme l'auteur est un visionnaire, le fait qu'il soit mort en 1948 n'enlève rien à leur actualité et à leur fraicheur. Ses textes sont dévastateurs, écrits à la grenade et à la bayonette, sans une once de vulgarité.

Dire que c'est un géant est réducteur : Bernanos est Bernanos.

Il est de la trempe de Chesterton, la poésie et la fantaisie en moins, la colère en plus. Le rapprochement avec Péguy est aussi naturel : Bernanos, réformé, engagé volontaire, plusieurs fois blessé, s'obstine à refuser la légion d'honneur.

Je me demandais ce que peut bien en penser Eric Zemmour (le rapprochement étant évident pour qui voit au-delà des apparences du juif et du chrétien) quand je tombe (merci Google) sur cet article de 2014 par Charles Gave : Zemmour et Bernanos. Les esprits se rencontrent.

Gave a raison : Bernanos est un prophète d'Israël. Il voit ce qu'il voit, plus loin et plus précisément que les autres, et aucune force terrestre ne peut le faire taire.

Simone Weil, lettre à Bernanos, printemps 1938

Depuis que j'ai été en Espagne, que j'entends, que je lis toutes sortes de considérations sur l'Espagne, je ne puis citer personne, hors vous seul, qui, à ma connaissance, ait baigné dans l'atmosphère de la guerre espagnole et y ait résisté. Vous êtes royaliste, disciple de Drumont - que m'importe ? Vous m'êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades des milices d'Aragon - ces camarades que, pourtant, j'aimais.

Parait-il que ses derniers mots ont été : « A nous deux ».




Au fait, sa définition de l'optimiste ? L'optimiste ne trouve jamais rien de révoltant. Si le fisc lui prend tout, même ses vêtements, il explique qu'il se promène nu parce que c'est bon pour la santé.








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