mardi, mai 16, 2017

La vague, les surfeurs et le brise-lame

Je ne suis pas le seul à être écœuré par le grotesque de l’adulation macroniste des medias. Cela rappelle effectivement Obama et on sait comment cela a fini, par l’élection de Trump. Pour une fois, je suis d’accord avec Maxime Tandonnet :

La vague

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La vague qui déferle sur la France me laisse pantois. Soudain, tout est beau, tout est gentil, tout est neuf. Le clivage droite gauche est dépassé, un monde nouveau est en train de s'ouvrir, une ère nouvelle d'extase, d'euphorie, de bonheur, de gentillesse vient de s'ouvrir sur la France. Et surtout, il est formellement interdit de s'interroger, de se poser des questions. Ceux qui doutent sont voués aux gémonies: les mots de "vieux", ringard, pessimiste, grincheux se substituent à celui de réactionnaire. La révolution avance et ceux qui ne suivent pas sont à jeter. Les vieux repères s'effondrent, la table rase est en route, un monde nouveau commence. S'interroger, marquer un quelconque scepticisme, un doute, même discret, devient acte de ringardisme. L'idée même de songer à réfléchir et critiquer devient passéiste, presque honteuse, morbide.

[…]

L'euphorie du jour, le prodigieux, vertigineux unanimisme médiatique, comme toutes les béatitudes, recèle des pièges, des dangers, des déceptions inévitables, peut-être de nouveaux abîmes. Mais surtout, ne pas le dire, ne pas le penser, ne pas le sentir, ne pas gâcher la fête joyeuse. Jubiler comme tout le monde ou se taire. Se taire ...
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Pour une analyse politique, voir Zemmour :

Éric Zemmour : "Macron fait en grand ce que Sarkozy avait fait en tout petit"

Maintenant, comment faire ? Avec Macron, le Système a supprimé la fausse alternance droite-gauche qui faisait illusion et paralysait la politique française depuis trente ans. Il a brulé ses vaisseaux, la place est donc nette, ou en passe de l’être, pour un Trump ou un Brexit à la française.

Nous nous retrouvons avec quatre forces politiques de tailles à peu près égales : le centre collabo (et encore, cette expression infamante ne traduit pas entièrement mon mépris), la gauche excitée, la droite molle et la droite abrutie.

Certains croient que la droite molle va disparaître. Je n’y crois pas, en tout cas, pas rapidement. Il faut donc faire avec.

Alors, quelques données de base :

1) Emmanuel Macron est rusé, intelligent et très bien appuyé, façon Grosse Bertha. Si l’opposition retombe dans son tropisme consistant à se partager les places avant d’avoir gagné pour éviter d’avoir à parler des idées, sujet qui la barbe, il est au pouvoir pour longtemps. D’autant qu’il est jeune.

2) L’objectif doit être d’obtenir l’union des deux droites, et une certaine neutralité de la gauche excitée. Il est illusoire d’espérer, comme cette conne de Le Pen, entrainer de gros bataillons de la gauche excitée vers la droite abrutie, ce sont des populations difficilement rapprochables.

a) Il faut se débarrasser de la famille Le Pen, ce nom est trop radioactif. C’est dommage pour Marion, mais nécessité fait loi. Le sujet est difficile car il faut trouver des remplaçants de qualité.

b) Les idées politiques sont réparties sur deux axes pro-immigration/anti-immigration et pro-européisme /anti-européisme.

♘ Pro-immigration et pro-européisme : le centre collabo.

♘ Pro-immigration et anti-européisme : la gauche excitée.

♘ Anti-immigration (très mollement) et pro-européisme : la droite molle.

♘ Anti-immigration et anti-européisme : la droite abrutie.

Il est facile de voir que ce qui unit les droites (les électeurs, en tout cas) est la position vis-à-vis de l’immigration et ce qui les divise est l’européisme.

Il faut donc laisser l’européisme au second plan, d’autant plus qu’il n’est pas exclu que l’européisme fasse naufrage ailleurs qu’en France. Il n’y a donc pas urgence à jeter du sel sur la plaie de nos divisions.

Reste donc l'anti-immigration (appellation réductrice, qui met pourtant le doigt où ça fait mal).

Ensuite, comment obtenir une certaine neutralité de la gauche excitée ? C’est difficile, mais pas plus que d’essayer d’extraire quelques bribes d’intelligence de la droite molle. Quelques concessions anti-européistes et, surtout, une grande franchise sur l’immigration. Je suis persuadé qu’on peut jouer du désir de tout immigré de fermer la porte derrière lui.

Enfin, il faut un grand dessein positif, pour ne pas être entièrement négatif. Le grand large, comme Theresa May, me paraît intéressant.

Mais, pour en arriver là, il faut que les patriotes de tous bords (tous ceux qui ne croient pas que la France est finie, qu'elle est incapable de vivre indépendante, que son seul destin est de se fondre dans le machin européiste) se parlent. C'est pourquoi l'initiative d'entre deux tours de Nicolas Dupont-Aignan me paraît porteuse d'espoir.


Nota : Jacques Sapir : Victoire et défaite des idées souverainistes

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