mardi, mars 28, 2017

Qui relèvera la fortune de France ?

Une bande d'individus moralement faillis (1) a porté atteinte d'une manière inadmissible à la sincérité du scrutin du printemps. Les faits manquent de preuves, c'est vrai, mais on a cependant un tableau assez complet.

Nous nous dirigeons vers un scrutin confisqué par la France d'en haut (2) avec la complicité du quart de Français qui se foutent de la France et privilégient leur petit confort. (Jérôme Sainte-Marie : « Macron, révélateur du vote de classe »).

Les responsabilités politiques sont partagées : la droite molle n'a jamais fait dans la magistrature et dans la presse le ménage qu'il était de son devoir de faire et n'a jamais combattu pied à pied les magouilles de la gauche, pensant qu'un jour les mêmes techniques pourraient lui servir.

Il n'en demeure pas moins que la prochaine élection présidentielle est désormais frappée  d'illégitimité.

Le coeur de la démocratie est l'acceptation par les minoritaires de la légitimité de l'élu de la majorité, parce que les procédures ont été respectées et les choix clairement posés.

Après tant de magouilles et de parti-pris d'organismes censés garantir la bonne marche des institutions et la sincérité de l'élection, 49 % des Français auront de solides raisons, pas seulement des fantasmes et de la rancoeur, de considérer que qu'ils ne sont pas tenus d'accepter les décisions de la nouvelle majorité. C'est une catastrophe.

Et après ?

En mai, nous aurons un président mal élu (et j'en veux à tous les acteurs et à tous les commentateurs qui n'ont pas fait preuve de droiture) et qui aura ou n'aura pas de majorité parlementaire en juin. A moins que l'élu (aujourd'hui, les plus probables sont Fillon, Le Pen ou Macron - dans l'ordre alphabétique) révèle des capacités exceptionnelles, son quinquennat sera celui de l'impuissance, de l'anarchie et de décisions étroitement partisanes, assez semblable au quinquennat Hollande.

La France pourra-t-elle le supporter sans graves dommages ?

Qu'il me soit permis de m'en inquiéter.

Ensuite, la place sera dégagée pour Marine Le Pen (si ce n'est pas elle qui est élue dans deux mois). Donc la situation qui se dessine, c'est Le Pen, en 2017 ou en 2022 ? Mais c'est une justice : puisque personne ne règle les problèmes qui font monter Marine Le Pen (lire C. Guilluy), il est bien normal qu'elle finisse par arriver au pouvoir et qu'on voit enfin si elle est capable de les régler. Personne ne détient en démocratie le pouvoir de droit divin et il est normal que ceux qui ont échoué soient remplacés par ceux qui n'ont pas encore échoué et qui pourraient réussir.

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(1) : François Hollande mérite la Haute Cour, certains magistrats la révocation et la presse la suppression de ses subventions (Fillon, Macron : un traitement médiatique à deux vitesses). Et je ne parle pas du CSA ou de la HATVP. Je sais bien que rien de cela n'arrivera pas, mais il faut garder en tête ce qui est juste, même si le monde est un vase d'iniquité.

(2) : j'ai dit à quel point j'étais surpris qu'il ne se trouve pas en France des hommes de bien, au-dessus des intérêts partisans, pour dénoncer la cabale contre François Fillon. A ma connaissance, parmi ceux qui sont en désaccord politique avec Fillon, seuls Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Jacques Julliard ont eu un mot de soutien (et pas tous sans arrière-pensée). C'est peu, et c'est aussi un signe que notre pays est très malade.

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