mardi, janvier 26, 2016

La Soumission : un abandon de tous les jours

Paul-François Paoli : «Cette gauche fâchée avec la nation»

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La France appartenant à tout le monde [dans la vision gauchiste], comme le proclamait Danielle Mitterrand, un djihadiste de nationalité française qui combat son pays n'est pas un scélérat ni un traître, c'est un Français qui a mal tourné et qu'il faut rééduquer. Cette rhétorique relève d'une forme perverse de «compréhension», qui en dit long sur une certaine gauche qui a toujours couvé, en son sein, un esprit de trahison - que l'on se souvienne des porteurs de valise du FLN. Face à cette réalité, la droite est paralysée car elle a toujours peur qu'on lui jette Vichy à la figure.
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Certaines élites se sont tellement identifiées aux valeurs des droits de l'homme dont tout «citoyen du monde» peut se réclamer qu'elles ne savent plus très bien ce que ce pays peut revendiquer de singulier, à part ses fromages ou son industrie du luxe. Comment acculturer les nouveaux venus à un pays qui ne sait plus se dire ou mettre en valeur sa civilisation et sa langue? J'affirme dans mon livre que personne ne s'est jamais intégré à des valeurs. On devient français ou pas, c'est un processus plus ou moins conscient qui s'inscrit dans la durée. Ce devenir passe par l'appropriation d'une langue et une identification à ses proches, il relève aussi du désir de ressembler. Ce pour quoi je suis sceptique sur la pertinence du droit du sol, procédure à travers laquelle on vous attribue une nationalité que vous ne demandez pas. Quelle valeur peut bien avoir ce que l'on vous donne sans que vous l'ayez désiré ou voulu? Devenir français suppose une forme d'empathie qui n'a rien à voir avec le nationalisme mais relève simplement de l'amitié pour un pays qui vous est devenu familier. Trop de Français ont l'impression que la France est devenue une sorte de McDonald's où l'on vous dit: «Venez comme vous êtes.»
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Un intégriste [islamiste. Cela va sans dire, ce qui signifie que les intégristes chrétiens ne doivent pas être si dangereux que certains le prétendent] sur le plateau de Canal + : Céline Pina interpelle Najat Vallaud-Belkacem

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J'aimerais pouvoir dire [comme réaction au silence de Mme Vallaud face à l'islamiste] : de la stupéfaction, hélas si cela me choque profondément, cela ne m'étonne pas pour autant. J'ai écrit il y a quelque temps que ce qui développe un fort sentiment d'insécurité chez les Français, ce sont moins les attaques des islamistes que le silence de la classe politique quand il s'agit de défendre nos principes et ce que nous sommes. Cette séquence illustre parfaitement ce propos.

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Ce qui est arrivé au ministre de l'éducation aurait pu arriver à presque tous les membres de notre classe politique, droite et gauche confondue. Mais la gauche a un double problème, elle abrite en son sein des islamo-gauchistes, qui sont bien plus que les idiots utiles des islamistes. Ils en deviennent leurs hommes de main et leur servent de caution morale et de certificat de respectabilité. Ils assurent même leur sale boulot de délégitimation de nos principes laïques et républicains, en essayant de faire passer tous les lanceurs d'alerte pour des islamophobes et en leur reprochant de faire le jeu du FN. Ils ont manifestement tout compris des stratégies d'intimidation des islamistes et les mettent en oeuvre au sein de la gauche et à l'intérieur des partis, chassant les républicains pour les remplacer par des communautaristes ou des hommes sans conviction, pour qui la politique est un plan de carrière.

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Quant à notre gouvernement, il est toujours aussi peu clair quand il s'agit de désigner l'ennemi. Or le refus du président de la République de désigner clairement le terrorisme islamiste nous fragilise. Les Français ont parfaitement compris quelle violence ils affrontaient, voir leur gouvernement refuser de le dire ne peut s'interpréter que de deux façons: ils sont dans le déni par refus d'agir (ils ne prennent pas la mesure du phénomène) ou ils sont dans le déni par incapacité à agir (ils n'ont pas de grille de lecture de ce qui nous arrive ou ne le comprennent pas). Dans les deux cas, le danger n'est pas combattu et la population se retrouve en première ligne.

Pourquoi une telle prudence ? Cela traduit-il une peur ou une forme de complaisance? Cet incident fait suite à la polémique autour de l'Observatoire de la laïcité. Certains responsables politiques ont-ils trahi ce principe ?

Cela traduit probablement autant de la peur que de la complaisance, mais peut-être aussi une abyssale inculture, comme la difficulté de sortir d'un mode de fonctionnement quand on n'a plus de projets communs à défendre ni de rêves à porter.

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Écoutez tous nos politiques. Bien rares sont ceux qui ne vous donnent pas envie de rire quand ils prononcent le mot France. On dirait que ce mot est trop gros pour leur bouche, qu'il les gêne. Ils ne sont pas plus à l'aise avec les mots «patrie», «république», «nation», «peuple», comme si cela ne signifiait plus rien pour eux, que des références obligées à un patrimoine enterré. En revanche parlez-leur de «vivre ensemble», d'«intermodalité», de «transversalité» et d'«horizontalité» et ils retrouvent des couleurs. Les mots de la politique ne sont plus les leurs, le langage de la technocratie est leur référence. Malheureusement, ces mots ne permettent pas de penser le monde, seulement de l'administrer, ils ne sont pas porteurs de projets, ils ne font pas le lien entre le monde de l'action et celui de l'intention. Ils ne créent ni sens, ni monde commun, et donc ne peuvent faire le lien entre les hommes.

Enfin certains sont surtout piégés par les réalités locales: ils n'ont pas d'utopie à proposer, pas de projet à construire, il ne leur reste que l'électoralisme et donc la manipulation de population ciblée pour asseoir leur pouvoir. Or, sur certains territoires comme la Seine Saint-Denis, le noyautage par les islamistes des associations et de certaines institutions fait qu'il n'est pas possible de garder sa place sans passer sous les fourches caudines des islamistes. Mais cela ne marche que parce que le reste de la population s'est arrêté de voter, faute d'offre politique qui lui corresponde. Car aujourd'hui, à droite comme à gauche, il n'y a plus d'offre politique laïque et républicaine. Et l'on peut demander ce qu'il reste de l'autorité de l'Etat.

L'épisode de l'Observatoire de la laïcité nous le prouve, qui voit un haut fonctionnaire refuser la mise en garde du Premier ministre, lui répondre par voie de presse de façon inadmissible et qui est pourtant confirmé à son poste alors qu'il a décrédibilisé l'institution qu'il dirige et déstabilisé l'autorité de l'État.
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Mme Vallaud se défend en plaidant la sidération. Je la crois assez volontiers. Mais une telle sidération n’aurait pas saisi Philippe de Villiers, pour des tas de raisons que je vous laisse deviner (certaines sont dans l'article mais pas toutes).



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