mercredi, juin 17, 2015

Contrepoint à l'article Chantal Delsol sur Vincent Lambert

Un précédent billet sur cette affaire ayant provoqué beaucoup de commentaires, je complète par un article de Jean Clair :

Vincent Lambert : ce visage qu'on ne veut pas voir

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Chantal Delsol pose la seule question qui vaille: «D'où vient cette exaltation véhémente pour la piqûre létale ?» D'où vient cette joie mauvaise, ce mélange de honte et d'enthousiasme qui nous fait désirer la mort immédiate? Pulsion de mort, disait Freud, notre dernier des sages. Volonté forcenée de l'homme «moderne» de parvenir à une vie parfaite et qui, dans l'impuissance d'être satisfaite, se tourne en attraction suicidaire. La même qui nous pousse à des procédures niant l'humanité, la GPA, l'avortement généralisé, et sous le couvert hypocrite d'un monde enfin convaincu par la puissance technique, un eugénisme vu comme une extermination douce qui, sans livrer son nom, ne supporte plus l'image des ratés, des souffrants, des incurables, tous ces entre-deux qui nous renvoient le reflet insupportable de notre condition, alors qu'ils nous mettent sous les yeux l'énigme de la vie.
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Je suis circonspect (ça ne me ressemble pas) à propos de cette affaire Vincent Lambert.

Je partage les attendus philosophiques de Chantal Delsol et de Jean Clair. Les nihilistes me font vomir, quelqu'un comme Jean-Luc Romero me sort par les yeux.

C'est d'autant plus facile pour un chrétien que toute souffrance est, au final, le reflet des souffrances du Christ sur la croix. Des chrétiens, animés d'un courage dont je ne me sens pas capable, refusent les soins palliatifs pour imiter le Christ.

On connait l'histoire des deux déportés en camp de concentration obligés d'assister à la pendaison d'un enfant. «Alors, il est où, ton Dieu ?». Le chrétien répond : «Il est en face de toi, sur l'échafaud». Réponse que n'aurait faite ni un juif, ni un musulman.

Maintenant, il faut traduire ses principes de vie en décision au cas par cas. N'étant pas intime de Vincent Lambert, je suis réticent à trop insister.

Une remarque tout de même : ceux qui arguent du coût pour la collectivité de maintenir en vie quelques milliers de comateux sont des salauds. La collectivité gaspille beaucoup plus d'argent à arroser des bons-à-rien, des fouteurs de merde, des fainéants, des véreux, des escrocs, alors laissons tranquille ce budget qui protège des hommes vulnérables.

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