jeudi, juin 26, 2014

Le fil de commentaires Le monde glacé

Le billet précédent Le monde glacé a suscité quelques commentaires. J'ai juste passé en vert les phrases qui m'ont paru importantes.



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    Oui!J'aime beaucoup cette phrase de Bernanos.
    une analyse des termes de l'arrêt du Conseil d'Etat:
    Si la vie est absurde ou passe pour un gâchis, l'humain rentre facilement dans la catégorie déchets. Quelqu'un a dit quelque chose de ce genre.



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        L'avenir est dans les tuyaux. Voici un paragraphe de What is bioethics? de Dianne Irving :
        Philosopher/bioethicist R.G. Frey correctly pushes Singer's "logic" to its inevitable conclusion. In an invited presentation to the Scholars at the Kennedy Institute of Ethics, Frey boldly argued that to be "logically consistent" (with Singer), one would have to agree that the mentally ill, the frail elderly, etc., who are therefore not "persons" (according to Singer's definition) should be substituted for the higher primates, who are "persons" (according to Singer's definition) in purely destructive experimental research. This is ethical -- even morally required for "the greater good." Similarly, Norman Fost defines cognitively impaired human beings as "brain dead."
        Cette proposition de Frey date de 1994. J'espère que c'est bien clair : Frey avance que, pour le bien commun, c'est logiquement une obligation morale d'utiliser comme matériel expérimental (pouvant aboutir à la mort) les non-personnes que sont les fous et les vieillards diminués, et certainement pas des primates supérieurs, qui, eux, sont des personnes. Je répète : c'est une obligation morale. Vous ne pouvez pas dire que vous n'avez pas été prévenus.


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            http://www.lefigaro.fr/vox/soc... . Cet autre article sur le Figaro est intéressant aussi, et pose peut être les limites du libéralisme. Plus j'y pense plus je me dit que la liberté individuelle ne peut pas être absolue. Une société ne doit pas autoriser le suicide même d'un individu autonome, libre et consentant. Cela n'empêchera personne de se suicider, mais la société elle doit tout faire pour l'empêcher, l'interdire et l'éviter. Il y a clairement de mauvaises libertés, des libertés mortifères.



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                On va se rafraîchir un peu la mémoire.
                The expression [Lebensudeten Leben : life unworthy of life] first occurs in the title of a 1920 book, Die Freigabe der Vernichtung Lebensunwerten Lebens (Allowing the Destruction of Life Unworthy of Life) by jurist Karl Binding, retired from the University of Leipzig, and psychiatrist Alfred Hoche from the University of Freiburg, both professors. According to Hoche, some living people who were brain damaged, mentally retarded, psychiatrically ill were "mentally dead", "human ballast" and "empty shells of human beings". Hoche felt killing such people was useful. Some people were simply considered disposable. Later the killing was extended to people considered 'racially impure' or 'racially inferior' according to Nazi thinking.
                C'est pourquoi, dans certains secteurs de bioéthique, on se livre non seulement à l'opération consistant à redéfinir ce qu'est un être humain, mais, ensuite, à définir ce qui, même pour un être humain au sens restrictif, est une "vie digne d'être vécue". Lorsque Ceux-qui-savent ont décidé (grâce à leurs lumières supérieures) qu'une vie ne vaut pas la peine d'être vécue, alors il est impératif qu'il y soit mis un terme "dans la dignité", et cela pour des intérêts supérieurs, en particulier ceux de la collectivité.
                On est nettement au-delà du "despotisme mou" de Tocqueville, au-delà de la République de Platon. Je sens qu'on ne va pas s' ennuyer.


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                    Lebensunwerten



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                        Oh non, ça c'est sûr. J'imagine déjà la teneur des débats d'ici quelques décennies.
                        Qu'est-ce à dire, camarade? Vous infligeriez à la société la charge de cet individu dépendant dont l'existence même est une souffrance permanente? Mais vous êtes un parangon d'intolérance réactionnaire, ma parole! Etes-vous égoïste au point d'allouer à une personne en état d'incapacité des fonds qui pourraient être utilisés à faire avancer la justice sociale! Il est incompréhensible qu'en 2067, de telles opinions ne soient pas sanctionnées par la loi!
                        Au demeurant, sans aller chercher aussi loin que ce charmant professeur Hoche, on peut rappeler que Jacques Attali, alors sherpa d'un Mitterrand fraîchement élu, tenait déjà en 1981 des propos tout à fait décontractés sur le sujet.



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                            C'est déjà ce que l'on peut lire dans les commentaires sous les articles relatant l'affaire Vincent Lambert. "Qui paye pour maintenir en vie Vincent Lambert" "Ses parents n'ont qu'à payer ses frais médicaux" "Ils diraient pas la même chose si c'était eux qui payait " etc, etc. On vit dans une société de monstres mais qui en revanche se mettraient à pleurer si on voulait toucher à l'AME ou qui militent pour qu'on ne mange plus de viande parce que c'est trop cruel envers les zanimaux.
                            C'est vraiment les temps de la fin, tout est renversé, le bien est appelé mal et le mal bien, les gens sont froids, leur charité s'est éteinte. De grandes tribulations sont à attendre...


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                            Bon, il ne faut pas oublier que de confortables homes de l'Oregon, et des hôpitaux britanniques, bénéficient, pour leur confort calorique, des embryons avortés brûlés dans des chaufferies dernier cri. Ya pas à dire, c'est tout de même chouette, le progrès.
                            Il paraîtrait qu'il y aurait eu, il y a très longtemps, une étrange momerie appelée "procès de Nuremberg". Vous en avez entendu parler ? C'était quoi, ça ? Ça se passait au Moyen Age ?


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                                Une femme souffrant d'un grave handicap mental vue de facto comme matériel légitime pour la satisfaction de saines pulsions sexuelles groupales :
                                Les faibles ne doivent pas être protégés. Ils doivent être utilisés. Comme matériel à jouir, comme matériel inutile à éliminer, comme combustible, comme matériel expérimental. D'autres utilisations sont envisageables, par exemple pour la distraction. Combats mortels dans un cirque, par exemple. Ça peut être rigolo.
                                Swift avait écrit quelque chose sur l'utilisation de bébés irlandais comme nourriture en cas de pénurie. Mais lui c'était un blagueur.



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                                    L'existence même du Conseil d'État, dans son fonctionnement et sa formation (énarques pour la plupart), est une injure aux Français. Ces gens sont comme des jacobins: ils ont des leçons (technocratiques) à donner au monde entier, se prenant pour les évangélistes de la République très populaire de France. Un magistrat civil avait fait remarquer à un magistrat du Conseil d'État qu'il était étrange que les énarques aient toutes les portes de la magistrature, au siège et au parquet, qui leur soient ouvertes, tandis que les juristes des facultés, même les plus brillants, n'ont pas accès aux postes des juridictions administratives les plus élevés. Cela alors même que ces juristes ont une formation, technique et générale, souvent beaucoup plus poussée que celle des énarques anciens sciencepistes.
                                    L'énarque répondit, le plus simplement du monde: "Qui peut le plus, peut le moins." C'est d'ailleurs bien connu: lorsqu'un énarque parle, la seule réaction possible pour le peuple alentour, c'est d'écouter bouche bée, la Vérité propager ses divines harmoniques !
                                    Décidément, avec le Conseil d'État, on est en plein dedans, l'air lui-même semble empuanti par les charniers de la Révolution. C'est d'abord cette séparation absurde entre justice civile et justice administrative, que viennent confirmer des décisions toujours aussi autoritaires à l'excès, absurdes et nihilistes. On y est, la Terreur, le Comité de salut public, les jacobins, tout cela semble être arrivé hier, quand le Conseil d'État rend ses arrêts.
                                    La gauche est l'héritier fidèle de la Révolution, et la Révolution est le prototype exact du communisme, du nazisme et de tous les totalitarismes. Quand on a compris cette infâme supercherie, on a compris l'antiracisme et l'antifascisme paranoïaques et complexés de la gauche, on a compris que nulle part mieux qu'en France, l'État est le plus froid des monstres froids.



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                                        J'ai, à propos d'une autre grande école, entendu la variante suivante pour "qui peut le plus peut le moins" : "Vous n'allez tout de même pas comparer !" La fatuité n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle est cynique.
                                        Quant à l'existence de tribunaux administratfs, c'est, en soi, un indicateur peu flatteur pour notre pays.



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                                          Ces deux affaires sont consternantes, en plus il est probable que dans les mois à venir on doive se cogner un bourrage de crâne de plus en plus agressif de tout ce que le pays compte d'eugénistes, et surtout des hordes d'idiots utiles qui trouveront ça "très bien" et nous souhaiterons à nous de mourir dans d'atroces souffrances, puisque nous refusons d'être d'accord avec eux (je me souviens avoir déjà vu quelques interventions allant dans ce sens sur ce blog).
                                          Le pied quoi.



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                                              "Nous sommes devenus des bouts de viande avec date de péremption."
                                              Pas exactement. Nous sommes devenus des stocks de pièces de rechange, puisque le consentement au don d'organes est acquis par défaut lors du décès. Il faut s'être inscrit au fichier des refus ou avoir manifesté son refus auprès de ses proches pour que le prélèvement n'ait pas lieu.
                                              C'est évidemment la situation contraire qui devrait prévaloir, mon corps ne devient pas un bien public après mon décès.

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