lundi, novembre 25, 2013

Kennedy, la démocratie, le bon sens et le savoir approximatif

Un des éléments qui alimentent le complotisme est le savoir approximatif.

Par exemple, un commentateur de ce billet soutient que l'hypothèse du spasme qui rejette la tête de Kennedy en arrière lors de son assassinat est une fumisterie. Sa tête part en arrière parce qu'un tireur était de face et que l'enquête officielle a dissimulé ce fait importantissime.

Sur quel savoir médical, sur quelles expériences, base-t-il son affirmation ? Mystère et boules de gomme. Il y a toutes les chances que cela soit du savoir approximatif, du faux bon sens. En l'occurrence, une dizaine de médecins a témoigné que ce spasme était possible.

Autre exemple : une des causes de l'accident de la navette Challenger est que les ingénieurs ont décidé avec le savoir approximatif «il ne fait pas froid en Floride». Manque de pot, il arrive qu'il fasse froid en Floride.

Or, dans nos démocraties modernes et sondagières, on nous demande sans cesse de porter des jugements sur des affaires sur lesquels nous n'avons aucune compétence particulière.

 Etes vous favorable à la taxe sur les vaches qui pètent ? L'accord avec l'Iran est-il un bon accord ? Que pensez vous de la directive 1234-09 de l'Union Européenne ? Christiane Taubira aime-t-elle les bananes ? Valérie Trierweiler est-elle un homme ? Etc.

Dans la plupart des cas, nous n'avons guère que notre bon sens pour nous aider.

Le problème, c'est qu'entre savoir approximatif erroné et bon sens avéré, il n'y a quelquefois que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes. Un sondage sur les connaissances élémentaires des Français en économie donnait des résultats épouvantables.

C'est pourquoi j'ai longtemps été partisan de la démocratie représentative : au moins, me disai-je, pour choisir un bonhomme, nous avons tous des aptitudes. L'expérience m'a prouvé que j'avais tort. Un comédien professionnel, comme le sont tous nos politiciens, peut tromper son monde, c'est même son métier.

Alors ?

Il y a ma solution idéale : la monarchie libérale. Le roi et son gouvernement gèrent le pays sans nous demander notre avis mais notre espace de liberté est suffisamment grand pour mener notre vie comme nous l'entendons dans la plupart des domaines.

Une idée intéressante vient du Luxembourg : le monarque héréditaire peut provoquer un referendum s'il est en désaccord avec le parlement. Malheureusement, le Grand-Duc a perdu son pouvoir après avoir refusé la loi sur l'euthanasie (c'est honorable d'échouer sur un tel sujet).

Reste le système suisse : des cantons très autonomes, un pouvoir central réduit et beaucoup de référendums d'initiative populaire.

Hélas, en France, la loi sur les referendums d'initiative populaire a été sabotée. Elle existe pour l'affichage, mais les dispositions en sont telles qu'il est tout simplement impossible qu'il y ait jamais un tel referendum. Les parlementaires français méprisent et craignent le peuple tout à la fois.

Nous sommes donc condamnés à voter pour gens qui ne nous inspirent aucune confiance et à être sondés sans relâche sur des sujets dont nous nous foutons.


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