samedi, septembre 28, 2013

La décadence (juin 40 et Rome) : toute ressemblance ...

Je retrouve deux billets, l'un sur juin 40 dont voici un extrait (texte de JP Girardot) :

***********
Ce qui s'est passé à Bordeaux est une constante du pays à travers le temps.

Chez nous, en France, il y a bien souvent refus du réel et refus de vérifier la réalité, de recouper les faits, d'aller sur le terrain pour voir si ce que l'on a cru, à un moment, si l'hypothèse que l'on a formulée est bien fondée.

Bref, il y a fréquemment rejet de l'information, et rejet de la vérification modeste de l'information.

[...]

La France est un beau pays qui depuis très longtemps se raconte de très belles histoires à elle-même, le soir avant de se coucher.

Et puis, elle se réveille en état de stupéfaction, de drame. Notre pays nie constamment le réel. Mais le réel s'entête. Chassez l'animal, il revient au galop.

Et cela donne Bordeaux 1940, le vertige devant le vide institutionnel que l'on a soi-même créé, la cessation du combat alors que l'on a tous les moyens de le poursuivre de l'autre coté de la mer, aux cotés d'un allié résolu.

Notre pays est la seule démocratie qui ait renoncé à elle-même pour chercher à plaire à Adolf Hitler, afin d'avoir de meilleures conditions de paix le lendemain.

Et le peuple, sur les routes et dans la détresse, n'y a rien compris.

[...] Civilisation réussie, parfois même éblouissante, la France est un Etat raté. [...] Dans cet Etat hypercentralisé, il n'y a aucune ligne de repli au point de vue militaire et politique [et aujourd'hui, éducatif], aucune solution de rechange. Tout est joué avec une seule carte et une seule doctrine. L'imagination est interdite. Les généraux allemands ont plus de liberté d'esprit que leurs adversaires français.
***********

L'autre sur sur la chute de Rome :

***********
La deuxième [analyse], très générale, attribue la fin de Rome à l'oubli du bien public, à la priorité des empereurs de durer au détriment de tout effort pour l'intérêt général, ainsi qu'à l'atomisation (diviser pour régner) et à l'expansion (tout contrôler) de la bureaucratie qui en découlent.

Les hommes étant toujours les mêmes, pas meilleurs sous Auguste et Marc-Aurèle, Goldsworthy trouve un point de bascule dans le fait que la période de Commode et de Pertinax, vingt ans de guerre civile, habitua les Romains à une morale politique dégradée.

Notamment, avant cette période fatidique, un préjugé aristocratique faisait que les rivaux de l'empereur ne pouvaient être que de la classe sénatoriale, c'est-à-dire d'un petit groupe assez facile à contrôler. L'empereur pouvait donc se consacrer à autre chose qu'à sa propre survie.

A la suite des guerres civiles, plusieurs militaires de l'ordre équestre parvinrent à la pourpre impériale. Le groupe des rivaux potentiels s'est donc considérablement élargi et l'empereur est totalement absorbé par la préservation de son pouvoir, et de sa vie.
***********

Toute ressemblance avec la situation actuelle n'est pas fortuite.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire