mardi, février 01, 2011

Le cas Eva Joly : un des nombreux symptômes du caractère destructeur de l'universalisme

Marine Le Pen a mis en cause la double nationalité (1) franco-norvégienne d'Eva Joly, comme étant un obstacle, non juridique mais politique, à son élection à la présidence de la république.

La France monarchique a eu des premiers ministres étrangers. Elle pouvait se le permettre parce que la souveraineté nationale était incarnée sans doute possible par le roi. Le cas d'Eva Joly est totalement différent puisque, justement, elle aspire à incarner la souveraineté nationale. La réponse juridique n'épuise pas le sujet et révèle une incompréhension totale des enjeux.

L’incapacité d’Eva Joly à préférer une fois pour toutes la nationalité française la disqualifie, indépendamment de ses qualités (très surestimées, à mon avis). En cas de guerre franco-norvégienne, comment choisirait-elle son camp ?

Les reines de France, d'origine étrangère, savaient prendre pleinement et sans restriction le parti de leur nouveau pays. Anne d'Autriche fut une reine remarquable. Quand on a douté de la loyauté d'une reine de France, elle en est morte.

Donc l'objection de Marine Le Pen est pertinente, légitime et, à mon avis, justifiée.

Or, chez les bien-pensants, cette objection déclenche un tir de barrage très révélateur :

> «c'est légal» : fétichisme juridique, dénoncé comme paravent de la lâcheté par Soljetnysine.

> «la compétence compte plus que la nationalité» : donc il n'y a pas de problème à ce qu'un Chinois compétent, et Dieu sait si il y en a, devienne président de la république française ?

Le cas d'Eva Joly est anecdotique : c'est une harpie qui n'a aucune chance d'être élue. En revanche, la réaction des dénationalisés, qui ne me surprend pas, ne laisse pas de m'inquiéter.

La France n'est pas défendue. Des mots, des notions abstraites, sont défendues, assez mal, le pseudo-modèle social, la «patrie des droits de l'homme» mais, dès qu'il s'agit de défendre la France concrète, ses frontières, sa population, sa culture, sa langue, plus personne. La simple exigence que le président de la république soit français et uniquement français est contestée. Pire, on nous explique que cette défense là est immorale.

Cependant, il n'y a pas que du noir : la déclaration de bon sens de Marine Le Pen ne soulève pas des tempêtes. Il semblerait, comme disent les bien-pensants avec raison, que la parole se libère.

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(1) : à mon avis, la double nationalité devrait être réservée aux mineurs. Les majeurs doivent être capables de choisir leurs allégeances et forcés de le faire.

2 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord :
    d'une, la compétence d'Eva Joly reste clairement à prouver (le nombre de non-lieux ou de dossiers mal ficelés est éloquent, alors même qu'elle n'a jamais eu de mots assez durs sur les fautes des autres)...
    de deux, j'ai du mal à imaginer les français voter pour une psychorigide à l'accent germanisant

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  2. Il y avait également l'hypothèse Cohn-Bendit, souvent avancée par les journalistes, occultant sciemment le fait qu'il est allemand à 100%.
    Ce doit être un détail pour eux et pour les écolos.

    Comment peut-on se présenter à une élection nationale en revendiquant la constitution d'instances supra-nationales? Avec du culot et en comptant sur l'apathie du peuple.

    Effectivement, les dérapages annoncés par la presse et dénoncés la gauche désoeuvrée sont de plus en plus considérés comme du simple bon sens par la population, le doute s'installe, tant mieux.

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