mardi, octobre 26, 2010

«Paul Gauguin, homme douteux, artiste enchanteur». Vraiment ?

Je ne sais pourquoi ce titre-là du journal Le Monde m'a choqué plus que les autres.

Peut-être parce qu'il révèle l'étroite morale petite bourgeoise des prétendus «ouverts» du «journal de référence».

Que reprochent-ils à Gauguin ? D'avoir abandonné sa famille et d'avoir eu une compagne polynésienne âgée de treize ans.

Ces reproches, légitimes de son vivant, sont ridiculement pudibonds cent ans après sa mort, surtout le second,qui est un totalement déplacé (1). Dois-je rappeler que Juliette n'a pas «encore vu le passage de quatorze années» ce à quoi son père répond qu'il y a d'heureuses mères plus jeunes qu'elles ? Cela suffit-il à faire de Romeo et Juliette une pièce douteuse ? (2)

C'est toujours la même histoire, les nains essaient de ramener les géants à leurs proportions. Tout ce qui est beau et grand leur trouble le cerveau et leur brouille l'estomac.

Poussons la logique jusqu'au bout : traitons Gauguin de mauvais agent de change.

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(1) : vous aurez compris que la vision contemporaine de la pédophilie comme crime suprême me paraît une déformation pathologique de la hiérarchie des crimes, surtout lorsqu'il s'agit de filles mineures mais nubiles.

(2) : on peut voir là un écho de l'affaire Polanski. Sauf que Polanski étant vivant, il pouvait se défendre et n'avait aucune raison de bénéficier d'une immunité.

1 commentaire:

  1. C'est drôlement déplacé quand on se souvient que l'Immonde avait publié en 1977 une pétition de tout ce que la rive gauche comptait de hyènes dactylographe et demandant la dépénalisation de la pédophilie.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9titions_fran%C3%A7aises_contre_la_majorit%C3%A9_sexuelle

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