mercredi, septembre 30, 2009

Comment Jean Cau est passé de la gauche à la droite

L'intégrale est là : entretiens souvenirs avec Jean Cau

Jean Cau : Mes origines sont humbles. Mon père était ouvrier et ma mère faisait des ménages, et je crois que je suis à Paris un oiseau extraordinairement rare qu'on devrait mettre en cage et montrer dans les foires: le seul intellectuel qui ait des origines vraiment prolétariennes, dont le père n'est pas général, professeur, notaire, médecin, directeur de magasin, petit bourgeois ou ce que vous voudrez. J'ai fait mes études au sein d'un environnement extraordinairement fruste. Mes grands-parents ne parlaient même pas le français; ils parlaient la langue d'oc. De même, lorsque j'étais enfant, adolescent, mes parents entre eux parlaient la langue d'oc, par fidélité à leur terre, à leurs origines, à leur race, à leurs enfances. Si bien que dans la famille, on était un peu les Siciliens de la France, comme les Siciliens de New-York dont les parents et les grands-parents continuent de parler sicilien alors que les enfants parlent américain.

Donc je grandis dans un environnement pauvre, populaire. Je suis un petit garçon et il y a le Front populaire qui fut, comme vous le savez, la grande exaltation de la gauche, et dans le milieu où je vivais, il apparaissait comme une espèce d'aurore. Ensuite, à peine vais-je entrer dans mon âge de garçon qu'éclate la guerre, et il est hors de question, dans ma famille, dans mon milieu, d'avoir une quelconque sympathie pour les Allemands et pour l'occupation, non plus que pour le gouvernement de Vichy. Et je passe ces années incubé dans un milieu où les mots d'ordre de résistance et, simplifions, les mots d'ordre de gauche dominent les esprits. Vient 1a libération dans laquelle sombre la droite, identifiée à Vichy, à Pétain, à Darlan et même au nazisme.

Quant à moi je décide de préparer l'école normale supérieure parce que je ne savais faire rien d'autre que parler et écrire le français et me débrouiller un peu en latin et en grec. Et me voilà à Paris, à Louis-le-Grand, dans un milieu qui m'est totalement étranger puisque 99,9 % des khâgneux étaient des fils de petits bourgeois qui cultivaient un sens assez gratuit des idées que je n'avais pas moi. J'étais un Méridional exigeant, assez sec, assez dur, et je croyais à certains idéaux, à certains mythes, à certaines valeurs.

Plus tard, je rencontre Sartre, je deviens son secrétaire et me voilà engagé dans les sections de l'intelligentsia française et je découvre, non sans quelque stupeur, que tous ces intellectuels étaient d'origine bourgeoise mais adoraient et le peuple et la gauche. Tiens, me dis-je, quelle bonne surprise! Ces gens n'ont jamais vu un ouvrier de leur vie, ils ont des domestiques et des bonnes mais ils sont de gauche. C'était parfait mais je considérais tout cela d'un œil assez critique et même assez narquois. Si bien que si j'ai été un intellectuel de gauche pendant ces années, j'ai été un intellectuel de gauche curieux, sceptique, en alerte et avec un énorme fond d'ironie.

Et puis, peu à peu, j'ai vu de quoi était fait cette espèce d'idéalisme. D'une énorme naïveté et plus encore au niveau des individus, de mes confrères intellectuels, romanciers, philosophes, etc., il s'agissait d'une liquidation de leur propre enfance et les explications de leur adhésion à la gauche auraient parfaitement eu leur place dans un manuel de freudisme à l'usage des populations sous-développées. C'était à qui liquiderait sa classe, sa famille, son passé dont il avait honte et qui lui pesaient. En bref, leur démarche était proprement névrotique et ils allaient au peuple plus par haine de leur classe, par haine de leur famille, par rejet de leur milieu d'origine que par une adhésion profonde, vraie, vivante. Ils allaient au peuple parce qu'ils n'en sortaient. Moi, pourquoi vouliez-vous que j'y allasse puisque j'en sortais et que je le connaissais ce peuple, et que je l'aimais et que j'en étais.

Ensuite, ce fut le fantastique coup de tonnerre du Rapport Krouchtchev. Je savais bien personnellement ce qui se passait en Union soviétique. J'avais lu Trotsky, j'avais lu Souvarine et Balabanov, j'avais même lu les comptes rendus des procès de Moscou de 36 et de 38 et donc les écailles depuis longtemps m'étaient tombées des yeux. Mais c'est une chose d'entendre quelqu'un dire que Dieu n'existe pas et c'en est une autre de l'entendre affirmer par le Pape au balcon de Saint-Pierre, vous comprenez. Lorsque Krouchtchev a proclamé que Pépé Staline n'existait pas mais qu'il avait été l'un des plus abominables tyrans que la terre ait jamais porté, je me suis dit que cela allait réveiller ma fameuse intelligentsia. En quoi je me trompais. Alors vous voyez que l'évolution que l'on me prête de la "gauche" à la "droite" est beaucoup moins sèche, beaucoup moins précise qu'on ne le pense. Je n'ai pas eu une nuit pascalienne où j'ai abjuré mon passé. Cela a été une mise en question assez difficile parfois, parce qu'il faut abandonner des amis, abandonner un milieu, des foules de choses. L'exercice ne va pas sans mal et il y faut un certain courage. Il faut vraiment mettre sa lucidité au-dessus de tout. C'est ce que j'ai essayé de faire.

Q : Etes-vous réactionnaire, je veux dire: en réaction, ou conservateur, dans la mesure où il y a quelque chose à conserver de notre civilisation?

Jean Cau : Mais vous n'avez pas d'avenir si vous n'avez pas de passé! Tout se fait avec de la mémoire, avec de l'histoire, avec des traditions que l'on essaie justement de transmettre, de sauver, de faire revivre. Est-ce que les Corses, les Occitans, les Basques sont réactionnaires parce qu'ils veulent parler basque, corse, etc., et qu'ils veulent vivre au pays, comme ils disent. Voilà, ma foi, qui pourrait passer pour réactionnaire. Il se trouve que maintenant, parce que la gauche peut l'exploiter politiquement, elle dit que ce n'est pas réactionnaire. Eh bien, si! C'est réactionnaire. Lorsqu'il s'agit de réagir contre certaines modes, contre certains affaissements, contre certaines démissions, louée soit la réaction! Si l'on me dit, par exemple, que les gosses ne doivent pas se droguer, qu'il faut prendre les mesures les plus brutales, qu'il faut rétablir la peine de mort pour les trafiquants de drogue, je suis pour cette saine réaction!

La nouvelle autorité scolaire

On a récusé et détruit l'autorité professorale. On n'a pas créé une société scolaire libertaire. On a créé un enfer pédagogique.

L'autorité professorale a été remplacée par l'autorité des pairs, plus féroce, plus impérieuse, plus totalitaire, plus violente, que le professeur le plus sadique, au point que de plus en plus de professeurs demandent que l'on revienne sur la mixité afin que les filles échappent à la pression des garçons.

Ecoutez cette émission, elle est terrifiante (elle n'apprend hélas rien à ceux qui savent comment fonctionne l'école de la Ripoublique Fronçaise Islamique Modérée) :

Faire aimer la littérature (et quelques autres sujets connexes)

Une explication du sarko-ségolénisme

Le rasoir d'Hanlon est une plaisante dérivation d’un incontournable de la philosophie médiévale, le fameux «rasoir d’Ockham» : en VO «Entia non sunt multiplicanda prater necessitatem», en VF simplifiée : «Entre deux hypothèses valables, choisissez la plus simple.» Or pour Hanlon, la bêtise humaine est universellement la solution la plus simple à bien des équations réputées insolubles.

La loi du rasoir d’Hanlon s’énonce ainsi : «Never attribute to malice that which can be adequately explained by stupidity» ce qui signifie en gros : «N’attribuez jamais au calcul ce que la stupidité suffit à expliquer.»

Merci Causeur

Suicides à FT : une bonne campagne d'hystérisation prise sur le vif

Les faits : le taux de suicides à FT est dans la moyenne nationale et légèrement supérieur à celui de la population active. Le choc de la vie agitée du commerce pour des salariés qui s'étaient installés dans un confortable immobilisme peut être rude, je le comprends.

Mon interprétation : cette histoire de suicides est avant tout une machine de guerre des syndicats dans leur lutte de pouvoir avec la hiérarchie de l'entreprise. Cet enjeu de pouvoir est d'ailleurs très nettement affirmé dans les exigences syndicales de démission du PDG.

Les medias : ils nous jouent le sketch habituel des gentils syndicats défendant les salariés sans défense contre le méchant patron. Et l'on exige de ce patron de s'humilier, de faire dans l'émotionnel, le compassionnel, on lui reproche de ne pas avoir assez la larme à l'œil.

Regardez cet emballement médiatique, cette hystérisation : elle est exemplaire. Fidèles lecteurs, savourez la, elle vous donnera de nombreuses occasions d'exercer votre humour noir.

Apocalypse (Costelle et Clarke)

Documentaire saisissant. J'ai cependant relevé deux ou trois erreurs, que j'ai oubliées, faute de les avoir notées.

La colorisation a fait polémique, elle ne me choque pas : un documentaire n'est pas une œuvre d'art, la colorisation n'est pas une trahison de l'artiste. Il est vrai qu'elle introduit un arbitraire qui ne se trouvait pas le document original.

Je suis bien plus dérangé par le choix de conserver en noir et blanc tout ce qui a trait aux persécutions raciales. C'est singulariser à l'excès cet aspect de la guerre : à mon sens, on ne peut pas coloriser les fêtes nazies et et refuser la couleur pour les camps d'extermination. Ce sont deux versants d'un tout.

En faisant des persécutions raciales industrialisées une singularité irréductible, on les place petit à petit en dehors de l'humain et on s'interdit de les analyser froidement et de les comprendre. Je reconnais que c'est bien pratique : ah, si l'on pouvait considérer que cela est le fait de non-humains ...Mais non.

C'est d'autant plus dangereux que, avec des techniques de propagande filles de Goebbels mais bien plus perfectionnées, nous sommes en train de retomber dans la politique raciste : par symétrie, ce n'est plus le pur qui est exalté, mais le métis, ce n'est plus l'autochtone, mais l'allogène, cependant, reste cette notion détestable qu'il y aurait un type d'homme supérieur. J'ai très mal ressenti les fêtes électorales d'Obama et les propos de ses partisans.

Vous me direz que j'exagère, qu'il n'y a rien dans notre monde actuel comparable aux persécutions hitlériennes. En êtes vous si sûrs ? L'industrie a changé, nous n'en sommes plus au fordisme avec ses grosses usines, l'industrie est répartie, éclatée un peu partout. La persécution a suivi cette mode : moins voyante, plus diffuse.

Mais il y a des millions d'hommes meurent dans des bidonvilles sordides, chassés de leurs habitudes et de leurs traditions, au nom du «progrès» qui ici signifie uniformisation, négation des différences. Combien de peuples déracinés, de cultures saccagées au nom de «mercadence et de la trafique» ?

La France s'est-elle arrêtée en 1981 ?

Il est frappant de constater que les innovations techniques françaises(TGV, nucléaire, Airbus, Rafale, etc ...) trouvent toutes leurs origines dans les années 60-70. Depuis, nous vivons sur cette lancée, nous perfectionnons, nous n'innovons plus.

C'est à mettre en relation avec la dette publique. Qu'est cette dette à base de frais de fonctionnement sinon la traduction comptable que les Français vivent au-dessus de leurs moyens, qu'ils se mentent, qu'ils vivent dans un confort supérieur à ce que devraient leur valoir leur dynamisme et leur capacité d'innovation ? Qu'ils récoltent sans semer ?

Dans une zone euro sans inflation et ni dévaluation compétitive, on n'a plus le choix qu'entre la banqueroute et la stagnation à la japonaise. Ou l'éclatement de la zone euro. Ou un mélange des trois.

Le procès des soixante-huitards, arrivés au pouvoir, tous partis confondus, en 1981, ne fait que commencer : nous n'en sommes encore qu'aux discours et plaidoiries, le verdict n'est pas rendu, il risque d'être terrible.

lundi, septembre 28, 2009

La pédophilie, c'est compliqué

Alors si j'ai bien tout compris de l'actualité, c'est scandaleux de ne pas mettre un prêtre pédophile en prison, même des décennies après les faits. Soit.

Mais, en suivant toujours l'actualité, je comprends aussi que c'est scandaleux de mettre un cinéaste pédophile en prison, surtout des décennies après les faits.

Je ne voudrais pas que vous me preniez pour un con, mais j'avoue que j'ai du mal à suivre.

Un suicide au journal Le Monde

Suite à une série d'articles vraiment trop cons, l'intelligence, brimée, mise au placard, victime d'intolérables sévices, s'est jetée sous une rotative.

Remarquable conférence à Nantes sur le réchauffement climatique

Merci à Vincent Bénard qui m'a transmis ces liens.

La clarté de ces propos (on est là entre scientifiques qui ont l'habitude de la rigueur, pas avec des politiciens et des imbéciles médiatiques faisant du flou leur spécialité) rend tout commentaire superflu.

Conférence de Vincent Courtillot :




Et la table ronde qui a suivi. Les réchauffistes pédalent dur, mais c'est dans la semoule :




Addendum : l'argument ultime des réchauffistes acculés (pas enculés, quoique ...) est de dire aux sceptiques «Il est possible (en réalité, c'est quasiment certain) que vous ayez scientifiquement raison, mais vous avez politiquement tort». Ce paradoxe est étrange.

Ils le justifient de la manière suivante : «Si les anti-réchauffistes avaient scientifiquement tort, ça serait une catastrophe, donc il faut laisser les réchauffistes agir même si il est probable que leurs opposants ont raison.» C'est une vision tronquée et malhonnête. Car ils oublient l'autre moitié de la problématique : que se passe-t-il si ce sont eux, les réchauffistes, qui ont tort ? Les mesures préconisées par les réchauffistes n'auraient-elles que des conséquences positives ou nulles et aucune négative, même si leur analyse est fausse ? Bien évidemment, non. On peut même dire que les conséquences catastrophiques des mesures réchauffistes sont nettement plus assurées que les conséquences négatives de la passivité préconisée par les sceptiques.

Le réchauffisme ne tient pas la route scientifiquement (il est significatif que la réfutation vienne de gens attachés aux données, que ça soit Rutan ou Courtillot), mais il ne tient pas la route politiquement non plus.

La seule justification politique du réchauffisme que nous pouvons donner est que, appliqué uniformément, il favorise les pays déjà developpés (nous) et handicape les pays en voie de développement (eux). C'est d'ailleurs bien ainsi que ces derniers, en particulier la Chine et l'Inde, ont compris le problème et tentent, telle un prise d'aïkido, de retourner notre arme contre nous. Ils essaient de nous la mettre profond en nous incitant à nous handicaper nous-mêmes avec nos idées à la con pendant qu'eux s'en exonèrent (tiens, parmi les sceptiques, qui sont censés être une minorité insignifiante si l'on en croit les réchauffistes, il y a beaucoup d'Indiens).

Cependant, l'estimation de Courtillot de 10 ans pour que le réchauffisme soit discrédité me paraît très optimiste. Je suis prudent lorsque la capacité des hommes à s'auto-illusionner et à se bourrer le mou les uns les autres est en cause. Une idée fausse mais utile peut perdurer de manière étonnante (astrologie, homéopathie, marxisme, sarkozysme, etc ...)

Elections allemandes : savourons le journalisme en France

La droite et les libéraux gagnent les élections en Allemagne, la gauche prend une claque.

Hier pourtant, Le Monde nous expliquait doctement que la crise favorisait la gauche (toujours les mêmes conneries dont on se demande si il s'agit d'une analyse erronée ou d'une propagande consciente) et que l'avance de Merkel (1) fondait comme neige au réchauffement climatique. Rien que du classique du journalisme en France : de la propagande et du parti-pris qui mime l'information.

La surprise est venu du Figaro (vous savez, ce journal de la droâte nauséabonde) qui a vraiment fait très fort.

Dans un article finement intitulé Angela Merkel risque d'être mal réélue, le journaliste explique que même une victoire de Merkel et des libéraux serait un malheur pour Merkel car elle serait trop à droite pour les Allemands. Autrement dit, si les Allemands votent à droite, ils ne savent pas ce qu'ils font (Père, pardonne leur) et ne désirent pas vraiment une politique de droite. C'est un concept politique intéressant : je vote pour une politique dont je ne veux pas.

C'est un pur bonheur de journalisme à la française que de relire cet article à la lumière des résultats : parti-pris, de gauche évidemment (ah bon ? Il en existe un autre ?), manque de rigueur, mépris des faits, leçon sentencieuse ...

Les «journalistes» en France ne sont pas très bons comme journalistes, par contre comme comiques, ils s'imposent.

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(1): les Allemands ont de la chance. Indépendamment de la politique poursuivie, ça fait du bien d'avoir des dirigeants dont on n'a pas honte. Merkel a une formation scientifique, de chimiste (comme Thatcher, tiens). Ca n'est pas elle qui irait raconter, comme cet inculte de Sarkozy, ou comme ce gateux de Rocard que le CO2 fait un trou dans la couche d'ozone.

La formation de nos politiciens n'est guère différente de celle d'un vendeur d'aspirateurs : c'est le pied dans la porte, le bagou, la faconde, savoir dire n'importe quoi sur n'importe quoi avec un air grave.

La substance ? La réflexion ? La tête bien faite ? A quoi ça sert pour être élu ?

dimanche, septembre 27, 2009

Toujours les mêmes ?

Deux morts dans une fusillade à Saint-Ouen. Nulle part on ne voit leurs noms, procédé peu habituel. Oubli ou «pédagogie anti-raciste» des journalistes-propagandistes occultant les informations qui dérangent leur idéologie ?

Un indice : une vidéo du Parisien sur la «douleur des familles» (dont on se contrefout : si ton fils n'avait pas trafiqué de la drogue, il ne se serait pas pris une balle. Pleurer sur les familles des voyous ? J'ai d'autres priorités) laisse à penser qu'il est peu probable qu'ils s'appellent Dupont ou Martin.

samedi, septembre 26, 2009

Les pastèques sont antisémites.

«Dans un communiqué national diffusé en fin d’après-midi, les Verts dénoncent un “nouveau dérapage” de Georges Frêche.

En effet, en plein conseil régional ce matin, à l’occasion d’une prise de parole de Silvain Pastor pour s’opposer à l’implantation de l’entreprise israélienne Agrexco sur le port de Sète, le président de région aurait taxé le conseiller régional Verts “d’antisémitisme à plusieurs reprises”.

Conclusion des Verts : “Les propos du président de la région Languedoc-Roussillon sont injurieux et irresponsables. Les Verts considèrent qu’il s’agit d’un nouveau dérapage inacceptable qui ne fait que confirmer que celui-ci n’est pas digne de la fonction qu’il occupe.”

Dans un communiqué reçu à 18h – dont Montpellier journal n’était pas destinataire avant de le demander – la région déclare, pour sa part : “Le conseiller régional Verts Silvain Pastor a insulté les élus de la majorité régionale (PS, PCF, Écologistes, Radicaux et citoyens) en les qualifiant de « collabos » à propos de l’installation prochaine dans le port de Sète de l’entreprise israélienne Agrexco.»


Ce qui est intéressant, c'est qu'une fois de plus l'antisémitisme vient de l'extrême-gauche (vous savez, ceux qui défilent en voyant des fachisses partout). Il s'est formée et se perfectionne une alliance rouges-verts (islamistes)- verts (écologistes).

Les pastèques (verts dehors rouges dedans) sont antisémites.

Crash de deux Rafales

Deux Rafales ont été perdus avant-hier soir au large de Perpignan. Un pilote récupéré, l'autre disparu (très peu d'espoir : les sièges éjectables ont une balise. Si elle n'a pas émis, c'est que le pilote ne s'est pas éjecté).

Quand deux avions de chasse tombent en même temps, on pense à une collision (collision par l'arrière est l'hypothèse émise par l'armée). Et quand il y a collision, on pense que les pilotes ont fait mumuse un peu trop près.

Tout simplement parce que c'est vrai dans 90 % des cas : les pilotes de chasse ne sont pas des enfants de chœur.

Cependant, à l'encontre de cette hypothèse, il semble qu'il s'agissait d'un essai en configuration lourde. Donc, la simulation de combat aérien est exclue.

Il y a aussi l'hypothèse que personne n'évoque : un essai de matériel «sensible» qui a mal tourné. Je n'ai vraiment aucune idée de quoi il pourrait s'agir (c'est la définition même du secret : on ne sait pas).

Certains ont parlé du possible impact négatif de cet accident sur les exports en cours de négociations. Ca n'est pas sérieux : tous les aviateurs du monde savent qu'il arrive aux pilotes de déconner, ou, plus simplement, que ça merde.

Il y aurait problème si nos concurrents et néanmoins amis (???) avaient des éléments pour insinuer que la conception de l'avion est en cause. Ca n'est pas le cas et il est douteux que ça le soit un jour (d'ici à ce qu'il filtre assez d'infos pour mettre en cause le Rafale, je serai centenaire).

Il arrive qu'il y ait des avions mal nés, des avions vicieux et dangereux par (mauvaise) conception. Ca ne semble pas être le cas du Rafale. Son développement a été sur le plan technique (financier, c'est autre chose) sans problème (en comparaison, Les Suédois ont perdu deux protos du Gripen, les deux sur défaillance des commandes de vol) et trois en service.

vendredi, septembre 25, 2009

Mufti of Berlin

Extrait du Wall Street Journal:

The Mufti of Berlin

Les arabes, sympathisants du nazisme ? Meuh, c'est bien connu, seuls les blancs sont d'affreux antisémites racistes.

Si Obama échoue, ce n'est pas parce qu'il est mauvais, c'est parce qu'il se heurte au racisme des Américains.

L'argument qui fait le titre de ce message, on n'a pas fini de l'entendre. Il ne trompera que ceux qui le veulent bien.

L'Etat continue d'être la principal facteur de risque pour la France

Le Sarkozy nous martèle triomphalement les succès imaginaires de l'Etat français, qu'il prétend diriger, face à la crise.

Etant un homme sans principes, notre président va dans le sens de l'Etat, qui en réalité le dirige puisque lui ne sait pas où le mener. De plus, un homme est orienté par ce qui l'a fait réussir, or Sarkozy s'est fait à force de coups médiatiques. C'est bien adpaté à notre époque où le principal mode de communication est l'hystérie : hystérie du réchauffisme, hystérie de la grippe A, hystérie de la crise ...

Cette «hystérisation» de la vie publique est le fruit de notre «démagocratie» : peu de citoyens sont capables de comprendre des problèmes complexes, ou simplement de s'y intéresser, et pourtant, on demande à tout le monde de donner son avis sur tout (Ah, la ménagère de moins de 50 ans passionnée par les subtilités de l'albedo des nuages). La seule solution est de non plus discuter des idées et des décisions, mais de partager des émotions, d'où cette escalade dans l'hystérie.

Je trouve à cette hystérisation un parfum très hitlerien : les Allemands étaient sans doute traumatisés par la première gurerre mondiale mais ils n'étaient pas plus cons que nous. Si le problème mineur des juifs (en admettant l'hypothèse idiote comme quoi ils étaient un problème) a pu être élevé au rang délirant de problème principal de l'Allemagne, c'est bien à travers une hystérisation continue dirgée de main de maître par Hitler.

Je vous propose donc pour un temps d'oublier les ridicules outrances et vantardises de matatmores (mussoliniens :-) ) des discours gouvernemento-présidentielles, et de nous servir de notre tête.

La crise que nous vivons est une crise d'endettement, tout à fait classique dans l'histoire du capitalisme, pas du «comme en 29». Elle n'est pas si terrible qu'on nous le faisait craindre (toujours cette hystérie). Je vous l'avais dit dès le début, je ne vois aucune raison de modifier mon analyse.

Les mêmes prophètes foireux nous annoncent la sortie de crise. Foutaises ! Les dettes privées ont été en partie transformées en dettes publiques mais ont dans l'ensemble été très peu résorbées.

Plus que jamais, la dette publique et la mauvaise productivité de l'Etat continuent à être le principal risque qui pèse sur la France. Dans les deux scénarios, optimiste, la stagnation, pessimiste, la banqueroute, l'Etat est un boulet aux pieds de la France.

Rappelons que pour environ la moitié de son budget, l'action de l'Etat consiste dans le vol des uns pour la satisfation des autres, vol baptisé «transferts sociaux» ou «solidarité», mais qui n'enlève rien à son caractère immoral.

A cela s'ajoutent les lubies, anciennes (l'immigrationnisme) et nouvelles (l'écologisme), qui détruisent l'écologie (c'est le cas de le dire !) politique du pays, en y introduisant une part conséquente d'irrationnalité et de mensonges, corrosive à long terme des liens sociaux.

mercredi, septembre 23, 2009

Quand l'administration agit, on regrette qu'elle soit sortie de sa paresse

Episode 1 : une directive temporaire permanente de la DGAC (1) accidentogène modifie les points d'entrée du trafic de l'aérodrome de Toussus le Noble. La raison hautement aéronautique et sécuritaire de cette mesure est pour le préfet du 78 de repousser le trafic sur le territoire de son estimé collègue du 91. Vous voyez si ça vole haut chez les supérieurement intelligents de la préfectorale.

Episode 2 : le caractère accidentogène de cette mesure temporaire permanente, édictée pour la raison hautement sécuritaire et aéronautique sus-mentionnée, étant patent, même eux yeux des contrôleurs aériens, employés, mais dans un autre service, de la DGAC, ça grenouille et la publication est retardée.

Episode 3 :
La mesure temporaire permanente est enfin publiée telle quelle, le principal travail ayant consisté à faire taire ceux qui le qualifiaient d'accidentogène. Le maire de Limours apprend subrepticement qu'il va désormais y avoir un défilé aérien quotidien au-dessus de chez lui. Il gueule. Une modification de la modification (elle aussi accidentogène, puisqu'elle rapprocherait les avions de Toussus de la zone d'Orly) est mise à l'étude.

Episode 4 :
une première correction de la modification est publiée, mais sans inclure la modification de la modification chère au cœur du maire de Limours.

Episode 5 : de ce soir, juste avant l'entrée en vigueur de la modification, la correction de la correction de la modification dont on soupçonne qu'elle générera avant peu elle-même une correction.

Ainsi, l'administration a agi sans nécessité autre que ses propres contraintes internes dont l'administré se contrefout et qui n'ont aucune justification dans la réalité opérationnelle, perturbant des habitudes qui fonctionnaient et créant des problèmes là où on se passait très bien de son intervention.

Ridicule ? Non, vous n'avez pas compris ce qu'est une bureaucratie :

> la bêtise n'est pas un malheureux effet secondaire du système, c'est son cœur même, sa raison d'être. L'administration se perpétue et grossit de la correction de ses propres erreurs, créant de nouvelles erreurs, qui elles-mêmes seront corrigées par des erreurs. La bêtise est absolument nécessaire pour alimenter cette source jaillissante d'erreurs toujours identiques et toujours nouvelles, justificatrices de l'existence de la bureaucratie.

Bien sûr, il y a des fonctionnaires consciencieux qui essaient de faire leur travail intelligemment du premier coup, ils sont nécessaires car, sans eux, la bêtise serait trop visible et tout s'écroulerait. Mais il n'en demeure pas moins qu'ils sont à contre-courant, qu'ils sont des anomalies que le système tolère.


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(1) : le temporaire permanent est la grande spécialité de la DGAC. Elle prend des mesures tellement connes, même un hôte d'asile psychiatrique aurait honte, que la seule manière de les faire passer, généralement au nom de la sécurité et du grand public qui ne comprend rien à l'aviation (comme si ces incompétents de la DGAC y comprenaient quelque chose, à l'aviation !), est de dire qu'elles sont temporaires. Une fois que les couillons d'usagers, au lieu de coller un pain dans la gueule du premier fonctionnaire de la DGAC qui passe, ont fait l'effort de s'habituer, on leur explique qu'il n'y a aucune raison de changer quoi que se soit, puisqu'ils font avec, et hop, le temporaire est devenu permanent. On applaudit bien fort Garcimore. Pitoyable ...

Une bonne planque : contrôleur aérien

J'encourage les jeunes que je connais à devenir contrôleur. Malheureusement, aucun n'a répondu positivement à mes encouragements.

Pourtant, 24 heures de travail hebdomadaire théorique, en pratique, de manière illégale (1), nettement moins, et un salaire très confortable, et c'est quand même un métier aéronautique.

C'est stressant ? Quel métier ne l'est pas ? Et le stress des contrôleurs est par pics. Ca ne dure jamais très longtemps. Si ça dure, un collègue prend le relais.

Si il n'y avait pas une limite d'âge, je m'y mettrais immédiatement.

Peut-être influencé par les roquets de Toussus, je fais quand même un reproche aux contrôleurs français : ils sont mal aimables, quelquefois à la limite de la politesse et pas du bon coté de la limite.

En réalité, contrôleur aérien devrait être une profession sans avenir : les systèmes automatiques (le TCAS permet déjà de corriger les conneries des contrôleurs) devraient diminuer grandement les effectifs.

Mais la France est un pays pittoresque : une fois embauché, c'est à vie. On n'a plus besoin de contrôleurs ? Tant mieux, on est payé à rien faire (quoi qu'il y a de quoi devenir dépressif, finalement, 12 h hebdomadaires, c'était pas mal, juste de quoi ne pas s'ennuyer).

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(1) : l'article du Figaro est significatif du poids des lobbys en France. On n'ose pas prendre bille en tête des pratiques illégales, ce qui est pourtant la moindre des choses. Alors on fait fuiter dans la presse, pour pouvoir protéger sa lâcheté du prétexte que c'est la vox populi qui exige la fin des petits arrangements entre amis.

En canot sur les chemins d'eau du roi (J. Raspail)

En 2005, Jean Raspail retrouve les carnets de son expédition Marquette de 1949, alors qu'il avait vingt-cinq ans.

L'idée était simple : deux canots, deux jeunes Français par canot, de Trois-Rivières au Golfe du Mexique, refont le parcours sur 2 837 miles des brigades qui créèrent la France américaine avant l'infamant abandon de 1763.

C'est du Jean Raspail : vivant, droit, sans compromis, et il n'envoie pas dire ce qu'il a à dire.

Il fait revivre cette France américaine qu'on s'est empressé d'oublier (Cavelier de la Salle et Marquette n'ont pas une rue dans Paris) comme un mauvais remords.

C'est aussi un hommage à une certaine Amérique aujourd'hui disparue.

Lisez ce livre, je vous le recommande chaudement.

Tous les pays comptent dans leur histoire des décisions désastreuses, mais la constance avec laquelle la monarchie puis l'empire se sont retrouvés pour abandonner le Canada («quelques arpents de neige») puis la Louisiane fait douter de l'intelligence des Français.

Comprenons bien : aujourd'hui, l'Amérique pourrait être de langue et de culture françaises. C'était le cours de l'histoire. Seules de mauvaises décisions françaises l'ont détourné.

Jean Dutourd s'est amusé avec d'autres à fantasmer sur ce qui se serait passé si Napoléon avait consacré seulement la moitié de ce qu'ont couté ses guerres à coloniser la Liousiane.

On estime à quatre mille au grand maximum les Français, auxquels il faut ajouter leurs alliés indiens, qui s'installèrent dans cette France nouvelle qui représentait un tiers de l'Amérique du nord actuelle.

Il y a deux types de colons : les pionniers et les ratés de la métropole. Par la force des choses, les colons français d'Amérique étaient de la première race, ils étaient seuls, en pointe. (Les colons d'Algérie, ayant été précédés par l'armée et par l'administration, étaient plutôt de la deuxième race).

Que n'auraient pu faire quarante ou cinquante mille de ces Français qui avaient un demi-siècle d'avance sur les Anglais ?

Facilité de l'anachronisme ? Sagesse rétrospective de ma part ? Sans doute. Et pourtant, à l'époque, certains ont compris l'erreur de ces décisions. On peut regretter qu'une si belle occasion fût perdue.

Les petites escroqueries quotidiennes : à vendre / à acheter

Vous avez sans doute remarqué que, sur les maisons, les pancartes «A vendre» ont laissé place à des pancartes «A acheter».

Ceci fait partie des micro-tortures, inspirées des usages indiens, que subit quotidiennement la langue française. On transperce la victime de petites flèches dont aucune n'est mortelle, mais dont l'accumulation fait mourir la malheureuse dans d'horribles souffrances.

Car, en Français correct, «A acheter» est une escroquerie : la volonté de vendre est une certitude, d'où l'expression habituelle «A vendre» ; l'achat seulement une possibilité.

Une entreprise diabolique, connue sous divers noms, «communication», «marketing», consiste à pervertir le langage : il était un instrument de vérité entre les hommes, qui pouvait par malheur se transformer en outil de mensonge. Aujourd'hui, on se fait une gloire, et même une conscience professionnelle, de bien mentir et de bien manipuler.

Mais le langage est le seul lien entre les hommes. Pervertir le langage, c'est pervertir les liens entre les hommes. Tout ça pour vendre quelques bricoles.

La techno-parade ne s'est pas bien passée

Les sites qui aident les Français à se déprendre de la propagande massive qui fait l'ordinaire des grands medias (grandeur mesurée par la masse des subventions gloutonnement absorbées) se sont donnés le mot pour ne pas passer sous silence que la Techno-parade 2009, vous savez ce sommet de festivisme, d'ouverture à la diversitude et de coolité, bref l'orgasme post-moderne, ne s'est pas bien passée. J'apporte ma pierre à l'information.

En matière d'ouverture, la diversitude a surtout contribué à celle des plaies.

Un petit problème de récupération

Nota : vous remarquerez avec intérêt ces gnous décérébrés qui huent les CRS chargeant pour disperser la racaille qui les détrousse. Ceux-là, ils ont bien mérité de se prendre quelques pains dans la tronche.

Notre société et le sacrifice

Saint-Exupéry et bien d'autres l'ont écrit.

Julien Freund l'a théorisé.

La question ultime pour une société, celle qui la juge, qui en donne l'aune : qu'est-ce qui vaut qu'on lui sacrifie sa vie ? Qu'est-ce qui vaut qu'on accepte de mourir pour le sauver ?

Tel est en effet le critère le plus sûr : avoir ou non la volonté de se défendre, de défendre ses idéaux, avoir ou non une confiance en soi-même suffisante pour le faire. Préférer risquer la mort plutôt que d'abandonner ses idéaux.

A cette question de ce qui vaut de mourir, j'ai peur que la réponse de notre société soit : rien.

Les USA célèbrent leurs morts à la guerre
, en Afghanistan ou en Irak. Peu importe l'opinion qu'on a de ces guerres, ceux qui y meurent se sacrifient par devoir et pour la patrie, cela mérite le respect.

Or, que voit-on en France ? Une cérémonie à la sauvette, une Légion d'Honneur à la va-vite, et on passe à autre chose. Notre société ne croit plus que mourir pour elle soit honorable. Comment pourrait-elle survivre ?

mardi, septembre 22, 2009

Cette histoire de tests ADN

La France est un bien étrange pays :

> la mise en place d'un système destiné à vérifier que les demandeurs de visa ne fraudent pas est présentée par certains comme un retour du nazisme (toujours cette inversion des valeurs qui consistent à voir les délinquants comme des victimes et des héros et la société et police comme des bourreaux -Hitler nous a foutu un maladie immunitaire ravageuse, les valeurs qui étaient censées nous défendre, poussées à l'excès, nous détruisent).

> une loi entourée de moultes précautions est pourtant votée.

> un ministre, qui vient de l'opposition (allez donc comprendre ce qu'il fout au gouvernement, je croyais justement que ce qui faisait la différence entre la majorité et l'opposition, c'était que l'opposition ne gouvernait pas) décide ne pas appliquer la loi à cause de difficultés techniques totalement imaginaires.

Au moins, avec des affaires pareilles, on perd tout doute sur la question de savoir où sont ennemis de la France et de la démocratie : ils sont au sommet de l'Etat.

dimanche, septembre 20, 2009

«Citoyens du monde» qu'ils disaient

En vacances, nous avons sympathisé avec un couple bobo : la cinquantaine, multi-divorcés, cadres, habitant dans une petite ville de province, vous voyez le genre.

Ils étaient fort sympathiques, mais, au bout d'un moment, ils nous ont expliqué qu'ils se sentaient «citoyens du monde» et qu'ils n'aimaient pas les Japonais parce qu'ils étaient racistes. Quand nous leur avons répondu que nous avions fait notre voyage de noces au Japon et que la «citoyenneté du monde» n'était pas notre truc, ils nous ont battu froid, ce qui a réveillé notre cynisme moqueur, toujours latent.

Je me suis fait la réflexion, mi-figue mi-raisin, à la fois amusé et amer, qu'ils ne se rendaient pas compte (les liens ayant été rompus, je n'ai pu leur en parler) que leur «citoyenneté du monde» n'était viable que dans l'univers factice du tourisme, de la publicité, de la consommation, de Télérama et de Géo.

Allez donc expliquer à un Russe, à un Chinois, à un Iranien ou à un Argentin (ou à un Corse !) que vous êtes «citoyen du monde», il vous répondra quelque chose comme «Oui, oui, c'est cela, oui, le Français».

Ainsi, des gens qui se croient distanciés et critiques vis-à-vis de la propagande post-moderne tombent en fait à pieds joints dedans. Car, à part dans le merveilleux pays de United Colors of Benetton, où y a-t-il des citoyens du monde ?

L'anti-racisme et le vivrensemble à l'épreuve de la corsitude

Je reviens d'une semaine de vacances en Corse.

Pas une burqa, présence de voiles islamiques minimale, et les aéroports en Corse ne ressemblent pas à l'Afrique, mais à la Corse (comme c'est étrange).

Pourtant, la Corse fait partie de ces territoires ensoleillés qui rappellent aux «divers» «le pays» (qui n'est jamais la France) et les attirent habituellement.

J'ai peut-être une explication : j'ai vu des tags «arabi fora» dont je soupçonne, malgré ma maîtrise défaillante de la langue corse, qu'ils ne veulent pas dire «les arabes, bienvenue».

J'ai cru comprendre que, selon les coutumes locales, le vivrensemble se faisait à coups de fusils et à la bonbonne de gaz, ce qui limite les vocations migratoires.

Voilà à quelles extrémités il faut en venir, dans la belle Ripoublique Fronçaise, quand on ne veut pas être envahi : se placer hors-la-loi. Vous me permettrez de trouver cela lamentable.

Au fait, je n'ai pas entendu nos hérauts patentés de l'anti-racisme faire campagne contre ce scandale permanent, flétrir cet attentat continuel contre la diversitude, qu'est la Corse.

Ce silence assourdissant ne viendrait-il pas qu'il y a des coups à prendre ? Les anti-racistes chassent en meutes et seulement un gibier déjà mort.

mercredi, septembre 16, 2009

Suicides à France Tudéconnes

Telle est la servitude du blog : il faut suivre l'actualité.

Heureusement, d'autres se sont cassés le cul (suicides opportuns et pornograhie syndicale : http://leconservateur.bafweb.com/index.php?2009/09/14/1881-suicides-opportuns-et-pornographie-syndicale ).

Cette histoire de suicides à FT, qu'en dire ? Je ne trouve rien. C'est tellement con, sans importance, un non-évément ...

Ah si, tout de même, vous ne trouvez pas cela dégueulasse d'instrumentaliser des suicides, de faire parler des morts ? Il est vrai que la décence ne fait pas partie des considérations habituelles des syndicalistes. C'est même le contraire : pour être syndicaliste "à la française", il faut n'être effrayé par aucune indécence.

Et les journaleux et les politicards de surenchérir ... Tiens, je vais me pendre dans mon grenier, pour voir si je passe à la télé.

samedi, septembre 12, 2009

L'escroquerie de la taxe carbone

Je suis un peu fainéant ces temps-ci, mais je ne vois pas pourquoi (le fameux JPP si cher aux bien-pensants !)je me fatiguerai à écrire ce que d'autres ont très bien écrit avant moi. De plus, je pars en vacances en Corse pour une semaine.

Remarque sémantique sur la taxe carbone

Je rappelle qu'à mes yeux environ la moitié de la dépense publique est frappée d'illégitimité (l'Etat s'occupe de choses qui ne le regardent en rien) et constitue donc un recel de vol, celui étant l'impôt correspondant.

Même à l'hopital, c'est enrichissant pour la France, la «diversité» ...



Remarquez que j'ai une solution : les musulmans veulent des hôpitaux qui respectent leurs coutumes ? Très bien, qu'ils les financent. Ca soulagera le déficit de la sécu.

Je ne comprends pas pourquoi je dois payer pour ces gens-là avec qui je ne partage ni valeurs ni coutumes.

Réchauffisme : même le GIEC doute !

Les doutes du GIEC

Ce n'est pas la fin, ni même le commencement de la fin, mais c'est la fin du commencement (merci Winston).

Evidemment, la somme des pouvoirs politiques et des fortunes qui se sont édifiés sur le réchauffisme empêchera son écroulement brutal et définitif.

Mais, il finira par se retrouver au cimetière des idées fausses, n'en doutez pas.

vendredi, septembre 11, 2009

Pour comprendre la criminalité, c'est simple, il suffit de regarder C dans l'air






«L'essentiel, c'est la fuite devant la réalité des choses.» Tout est dit.

Appel au peuple : le libéralisme dans un seul pays ?

Voilà : j'ai fini par considérer que le libéralisme, entendu au sens large, pas seulement économique, n'est possible que dans des zones culturellement homogènes. Pour l'instant, je n'ai pas trouvé de contre-exemple.

Je pense que notre immigration de peuplement, c'est-à-dire notre invasion migratoire, a, entre autres inconvénients, celui de renforcer le rôle déjà excessif de l'Etat.

Est-ce que je dérive pour autant vers un national-libéralisme, libéral à l'intérieur, protectionniste à l'extérieur ?

Pas pour l'instant : ma tendance est à fermer les frontières à l'immigration, mais pas aux marchandises et aux flux financiers.

Mais je ne sais pas si c'est cohérent économiquement. Ca ne me paraît pas incompatible au premier abord, cependant je n'y ai pas assez réfléchi.

Si vous avez des idées sur le sujet, faites m'en part.

Appel au peuple : les convertis à l'islam

Témoignage, opinions, analyses ?

Brice a-t-il dérapé ?

Mis à part son ton condescendant, ce que dit Brice Hortefeux n'est que l'expression de la stricte vérité : un immigré ça va, ça commence à ne plus aller quand ils ont trop nombreux.

Brice dérape


Brèves de septembre

Le complexe d'infériorité technologique de l'EN

Il paraît que l'école manque de «moyens» (comprendre : de sous) et voilà qu'on veut en dépenser pour des conneries.

L'école veut rattraper son retard technologique

Disons le tout net : l'ordinateur à l'école, sauf filières professionnelles, n'a non seulement aucune espèce d'intérêt (1) mais est de plus nuisible.

Mais les mammouths, que ça soit celui de la culture ou de l'éducation, ont toujours l'obsession de ne pas paraître démodés, comme si ils doutaient, avec raison d'ailleurs, de leur utilité.

Le problème de l'EN est bien dans sa tête plus que dans son portefeuille.

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(1) : le seul intérêt que je peux voir à l'ordinateur, c'est la programmation dans un langage structuré. Ca forme à la rigueur en mathématiques. C'est somme toute marginal, et on peut arriver au même résultat par d'autres moyens.

Tout le reste, c'est du ressort du ludique, de la distraction, certes sympathique, mais qui n'a pas sa place à l'école.

Apprendre, c'est difficile, ça demande un effort, on n'en sort pas.

jeudi, septembre 10, 2009

La violence et l'Islam

La violence et l'Islam

C'est toujours un plaisir de lire la NRH.

Le passage sur les convertis est bien vu. Pour ce que j'en connais, ce sont généralement des paumés, souvent issus de familles décomposées, manquant de cadres et de culture (ce n'est pas entièrement leur faute : l'école s'est bien gardée de rien leur apprendre).

L'Islam leur fournit une identité à bon marché. Il n'y a rien de compliqué à comprendre et à intérioriser, il suffit de se conformer à des pratiques toutes en extériorité. Et le cadre viril et paternel qui leur manque est fourni en sus. Que demander de plus ?

Le christianisme, avant qu'il ne s'intellectualise à l'excès dans nos contrées, remplissait la même fonction, avec tout de même plus de subtilité (mais la subtilité est-elle nécessaire en ces matières ?).

Le jour où nous réagirons (ce jour arrivera, la question est quand et quelle sera l'ampleur de la réaction), nous serons obligés de sortir de notre mollesse et de réaffirmer quelques vertus spirituelles, guerrières et viriles. Les conversions à l'islam de vrais Français se tariront, tant il est vrai que l'islamisme se nourrit de nos faiblesses.

La violence et "doux commerce"

J'en profite pour vous glisser cet autre article, avec lequel je suis moins d'accord. Par contre, il devrait réjouir certains de mes amis gauchistes.

J'en suis moins éloigné qu'auparavant. J'étais libéral sans restriction. Aujourd'hui, je suis libéral avec cette nuance que je considère que le libéralisme n'est viable que dans des aires culturellement homogènes.

La suite logique serait d'être, comme Litz, «libéral dans un seul pays», libéral à l'intérieur et protectionniste (pas seulement au sens économique) à l'extérieur. Mais je n'ai pas encore trouvé une forme adéquate à cette idée.

mercredi, septembre 09, 2009

Quand l'homosexualité s'affiche ...

Je vois de plus en plus de couples homosexuels qui s'affichent dans Paris.

Permettez moi, et tant pis si vous me traitez de vieux con ou pire, de trouver cela parfaitement indécent. Déjà que les couples normaux qui se roulent des grandes pelles genre préliminaires de partouzes de films X, je trouve ça limite, alors les homosexuels qui se tiennent par la main, ça ne passe pas.

Comme le faisait remarquer une dame à coté de moi, ça n'est pas un exemple pour les enfants.

Ou, justement, en est-ce un ? Cette attitude «décomplexée» (novlangue pour obscène, indécent, impudique, impoli, agressif) n'est-elle pas une forme de propagande, de prosélytisme, pour une sexualité anormale ?

Comme tout se vaut dans le monde bisounours divers et tolérant, on me répondra que les couples «hétérosexuels» (novlangue pour normaux) se tiennent bien, eux, par la main. Mais ils sont normaux, ce qui leur donne la possibilité de se tenir par la main sans choquer personne.

On me rétorquera alors qu'il n'y a plus de normes, qu'il est interdit d'interdire, que chacun vit sa vie comme il veut et que ça ne dérange personne (mais si, moi, et je ne suis pas le seul, ça me dérange, de voir des homosexuels s'afficher dans la rue qui est, rappelons le, un espace public) et patati et patata. Ce discours, on le connaît par coeur, on l'entend matin, midi et soir, en gélules, en pommade, en suppositoires.

Et pourtant, je me marre, mais, alors là, je me marre ...

Car la réalité se venge, et de manière fort cruelle. L'homme a besoin de normes.

Quand les anciennes normes sont détruites, il finit par s'en créer de nouvelles, plus contraignantes et plus sévères car non adoucies par l'usure du temps.

D'ailleurs, il n'y a pas plus normatif que tous les «mutins de Panurge» qui se prétendent ouverts et tolérants, ce qu'ils veulent, sous prétexte de supprimer les normes, ce sont des normes nouvelles qui leur donneraient enfin le pouvoir. Tentative illusoire : les normes sont admises parce que personne n'en a décidé, parce que c'est le temps qui les a faites. Des normes décidées arbitrairement, de main d'hommes si je puis dire, et imposées par la force ne peuvent que conduire à l'oppression.

Mais, surtout, l'homme dans la société déstructurée est perdu, malheureux. Notre époque «d'ouverture» est celle des pilules du bonheur vendues par tonnes tous les jours et des psy-machin chouette en veux-tu en voilà.

Bien sûr, vous pourrez estimer que j'ai l'imagination galopante de lier ainsi deux faits en apparence très éloignés, le malaise existentiel généralisé et les couples homosexuels s'exhibant en public.

Pourtant, un des objets de la civilisation, presque son unique but, est de nous empêcher de retomber dans l'animalité. Or, qu'y a-t-il de plus animal que les pulsions sexuelles ? Et, en l'occurrence, peu importe que l'homosexualité soit naturelle ou non. Libérer les pulsions sexuelles est une folie furieuse. Ou, pour dire comme Montaigne, c'est se renverser son pot de chambre sur la tête.

Ceux qui font l'éloge de la spontanéité et de la licence en toutes choses préparent, si on les laisse faire, la société la plus violente que l'homme ait jamais connu depuis l'âge des cavernes.

Récemment, en Grande-Bretagne, un homme a tué, sous le coup de la colère, un autre homme, qui avait eu une altercation avec son épouse dans une file d'attente. Ce qui lui a été reproché n'est pas sa réaction un brin excessive, mais de s'être trompé de cible et d'avoir tué un homme qui n'était en fait absolument pour rien dans cette histoire. Pour le coupable, la colère, parce qu'elle était spontanée, irréfléchie, paraissait tout justifier.

Est-ce genre de société que nous voulons ?

Pour en revenir au sujet de ce message, les homosexuels qui se tiennent par la main dans la rue, non seulement, ça me dérange, mais j'aggrave mon cas : malgré le terrorisme intellectuel régnant, je me sens parfaitement légitime de l'écrire. Dans leur privé, les gens font ce qu'ils veulent (sauf des crimes) ça ne regarde personne et je m'en fous complètement, c'est la définition même du privé. Au contraire, en public, ils sont tenus à certains comportements dictés par la morale commune et si ça ne leur plaît pas, ils peuvent aller voir ailleurs si j'y suis, à San Francisco par exemple.

J'entends déjà les coupeurs de cheveux en quatre me demander qui définit cette morale commune, empêcheuse de jouir sans entraves. La réponse est simple : personne. C'est même ce qui fait la beauté de la chose. C'est un dépôt du temps, le fruit de la coutume. Ce genre de considération est probablement trop subtil pour des modernes qui veulent tout intellectualiser, tout rationaliser, et, surtout, qu'il y ait un coupable pour tout, afin que toute question puisse être réglée par un bon (ou un mauvais ?) procès.

Pourtant, qu'est-ce d'autre qu'une civilisation que cela : des habitudes, des coutumes, des usages dont les raisons se perdent dans les brumes du passé ? (1)

Par ailleurs, je suis curieux de voir si des commentateurs «ouverts et tolérants» dès qu'il s'agit de faire la promotion de l'anormalité et du marginal sauront se montrer «ouverts et tolérants» vis-à-vis de mon opinion.

********************
(1) : je peux prendre comme caution Claude Lévi-Strauss dont personne ne pourra prétendre qu'il est un affreux fachisse de droâte : «On a mis dans la tête des gens que la société relevait de la pensée abstraite alors qu’elle est faite d’habitudes, d’usages, et qu’en broyant ceux-ci sous les meules de la raison, on pulvérise des genres de vie fondés sur une longue tradition, on réduit les individus à l’état d’atomes interchangeables et anonymes.»

dimanche, septembre 06, 2009

Vivrensemblisme, une bonne question de Fromageplus

Gabon Inter, la différence

Deux bédouins dans un avion

Retiré pour cause de connerie de l'auteur (c'est-à-dire moi) : je n'avais pas pris le temps de lire le rapport du BEA.

Qui parle pour la France ?

Les Français ? Disparus, il n'y a plus que des «gens» et des «citoyens», sauf éventuellement pour rappeler que les Français «ont des préjugés» (qui n'en a pas ?), c'est-à-dire sont de sales racistes à rééduquer d'urgence. Le peuple Français ? Enfermé dans quelques formules rituelles poussiéreuses. Et la France ? Anéantie, oubliée. Ah si, on se demande quelquefois si la France est ou n'est pas compétitive, attractive, productive etc, ou alors, la France, elle se repent et «a des devoirs envers nous ».

Par contre, qu'est-ce qu'on nous bassine avec les «valeurs républicaines» !

Mais je n'en ai rien à foutre, moi, des valeurs républicaines. Et d'ailleurs, quelles sont-elles ? Celles de juin 1789 ou celle de septembre 1792 ?

Au frère de Mandrin pendu par les aisselles et à Damien, évoqués par Victor Hugo, on peut opposer Louis XVII et la princesse de Lamballe.

Et les valeurs monarchiques, honneur, fidélité, dévouement, sont-elles méprisables ?

Pas plus que la monarchie ou l'empire, la république ne se confond avec la France. Encore que la liaison de la monarchie et du pays était autrement plus intime.

Je commence à en avoir franchement marre de ce rapt permanent de la France par la république. Qui parle pour la France des bois et des eaux, des églises et des chaumières, des routes et des chemins ? Qui parle pour l'intemporel et le sacré ?

Ah, ils étaient beaux, le 19 mai 1940, tous les fossoyeurs qui venaient entendre une messe à Notre Dame pour prier Dieu et la Sainte Vierge de bien vouloir sauver la France. Il était temps d'y penser, après avoir envoyé la troupe contre les curés en 1906 !

Mais on ne tue pas si facilement une idée et un sentiment. La France n'est pas encore morte.

En attendant, la pelleteuse à enterrer la France s'active, conduite frénétiquement par ses machinistes fous, les Minc, Attali, Sarkozy, Bruni, Aubry, Royal ...

Au fait, Marie-Thérèse est en forme.

Tenez, petit concours très facile. Quelle est cette épée ?

vendredi, septembre 04, 2009

Il y a encore en France un lycée public non rupin qui fonctionne correctement

Lisez. Par contraposée, vous aurez l'explication de tous les maux de notre système éducatif :

Un lycée faiseur de miracles

La grande misère du cinéma français

Le cinéma français vit dans une grande misère artistique.

Il reçoit plus de la moitié de ses revenus de l'Etat, d'une manière directe ou indirecte, et ce depuis des décennies.

Ca finit évidemment par se voir à l'écran. Bien souvent, quand on voit un film français, on a l'impression d'assister à un sketch «les subventionnés parlent aux fonctionnaires».

Si l'on jugeait la composition du public uniquement par les cibles du cinéma français, on en viendrait à penser que seuls les enseignants, les sociologues, les psychologues et les assistantes sociales vont au cinéma.

Les films sont pleins soit de bobos qui se tirlipotent le schmilblick soit de miséreux victimes de la société.

Pour le cinéma français, entre les deux, rien.

C'est normal, entre les deux, c'est justement là qu'il y a l'essentiel des Français qui sont obligés de payer des impots pour ces conneries qu'ils ne regardent pas. Mais comme ce ne sont pas eux qui décident où va l'argent qu'on leur vole mais les bobos et leurs dépendances, on drague les bobos et leurs préjugés.

Je regardais récemment Un singe en Hiver. J'imagine la moue de dégoût d'un bobo face à un tel film : c'est d'un franchouillard, pas un «divers», pas une ode au métissage, pas une seule malheureuse victime de l'ultra-libéralisme mondialisé, même pas une histoire de culs, de coucheries et de cornards psychanalysés comme en raffolent nos bobos, et, à la place, un peu d'affreux colonialisme à la papa.

Mais vous savez quoi ? Ca vaut tous les films de Desplechin, d'Audiard fils et de leurs copains.



Et pour mettre Belmondo à la hauteur de Gabin :

mercredi, septembre 02, 2009

Fateful choices (Ian Kershaw)

Ian Kershaw expose dix décisions des années 1940-1941 qui ont largement façonné le monde dans le quel nous vivons.

1) Mai 1940. La décision de la Grande-Bretagne de continuer la guerre.

Dans la droite ligne de Five days in London.

Hitler a failli gagner définitivement la guerre à l'ouest la dernière semaine de mai 1940. Rappelons qu'il était loin d'être un imbécile (1).

Churchill a admirablement manoeuvré pour empêcher qu'une paix séparée soit négociée à ce moment là.

L'argument churchillien tenait en ceci : si des négociations étaient engagées, elles finiraient par arriver aux oreilles du public et démobiliseraient les Anglais.

La situation était tellement dramatique que le peuple anglais serait impossible à remobiliser, si les négociations tournaient mal, après ce "lâche soulagement" de l'ouverture de négociations. Hitler serait donc dans une insupportable positon de force.

Engager les négociations revenait à descendre une "pente glissante" (l'expression est de Churchill) mortelle.

C'est exactement ce qui s'est passé pour la France en juin. Comme quoi Churchill avait oublié d'être con.

On remarquera qu'Hitler a perdu par là où il avait péché : si Churchill l'a emporté au sein du cabinet britannique, c'est qu'il avait le soutien de Neville Chamberlain qui, ayant été beaucoup trompé par Herr Hitler, n'était plus disposé à lui faire confiance.

2) Juillet-aout 1940 : la décision d'Hitler d'attaquer l'URSS.

En réalité, c'était à peine une décision dans la mesure où aucune alternative n'a été sérieusement étudiée.

Le plan de la Kriegsmarine d'une guerre atlantique et méditerranéenne destinée à mettre d'abord la Grande-Bretagne à genoux a été négligé. Quand on sait que la bataille de l'Atlantique a été le constant souci de Churchill pendant 1941-42, on peut se demander si l'Allemagne n' pas raté une occasion.

3) Aout-septembre 1940 : le Japon s'allie avec l'Allemagne


Bien entendu, cette décision était le prélude d'une guerre avec les Etats-Unis. Tout le monde le savait.

Rarement la psychologie et la culture ont autant pesé. Car, dès les années 30, la voie du développement japonais d'après-guerre, fantastique expansion économique sous protectorat américain, était ouverte, mais les esprits n'étaient pas prêts.

Ils ne voyaient que les moyens de force, pas les moyens subtils.

4) Automne 1940 : l'Italie décide d'attaquer la France puis la Grèce

L'attaque contre la France a mis fin à une non-belligérance dont l'Italie, en jouant habilement, aurait pu tirer un grand parti.

Peut-être la décision la plus désastreuse des dix qui nous occupent : la campagne italienne en Grèce a été humiliante, les Italiens se sont révélés fidèles à leur caricature, bordéliques, vains et lâches.

La conséquence la plus lourde de cette initiative funeste a été que la Grande-Bretagne a réussi à ne pas être repoussée au-delà de Suez. Les moyens consacrés a un objectif sans importance stratégique, la Grèce, ont manqué pour l'atteinte d'un objectif majeur, l'isolement de la Grande-Bretagne. On peut difficilement imaginer décision plus idiote, et elle fut ressentie comme telle, notamment par un Hitler entré en fureur (désolé pour le calembour).

Ces décisions très malvenues sont la conséquence de la structure du pouvoir fasciste : pour le meilleur et pour le pire, un seul homme décide, sans freins ni contrôles.

5) Eté-automne 1940 : les Etats-Unis aident la Grande-Bretagne sans s'engager

Nombreux ont été ceux qui ont reproché sa frilosité et son indécision à Roosevelt.

Mais il était en phase avec le peuple américain. Pour le coup, l'Amérique était plus fidèle à son tempérament isolationniste qu'à sa vocation morale démocratique.

Probablement, avec le recul, peut-on dire que Roosevelt a pris la décision la plus sage : brusquer l'entrée en guerre américaine n'aurait pas changé grand'chose en Europe et une guerre avec un peuple divisé n'est pas une bonne chose.

6) Automne 1940 hiver 1941 : Staline décide de ne prendre aucune mesure préventive contre une invasion, de manière à ne pas provoquer les Allemands

Une telle décision, désastreuse à une échelle inconnue dans l'histoire humaine (elle a provoqué des millions de morts russes), étonne de la part de l'archi-paranoïaque Staline.

En fait, Staline s'est lui-même enfermé dans cette folie : en décapitant l'Armée Rouge (plus des trois quarts des officiers généraux exécutés) en 1937-39, il l'a réduite à un état d'impuissance comme aucune guerre n'aurait pu le faire. Avec un dictateur pareil, la Russie n'avait pas besoin d'ennemis.

Staline a donc été cohérent : l'Armée Rouge étant incapable de repousser une invasion, il a fait ce qu'il pouvait pour la retarder : faire sentir aux Allemands qu'il n'était pas belliqueux.

Que l'Armée Rouge ait pu se refaire en deux ans malgré le climat de terreur rouge (assoupli très momentanément sous le poids des nécessités) témoigne du patriotisme des Russes.

Staline ni personne de son entourage n'a jamais eu le moindre compte à rendre de cette épouvantable déroute. Le rapport Kroutchev dénonçant le stalinisme a évité les mises en cause trop violentes du système.

Comme d'habitude, les communistes français, béats d'admiration devant un tel satrape, ont montré leur grande intelligence.

7) Automne 1941 : Roosevelt s'engage plus profondément sans toutefois déclarer la guerre.


C'est la continuité de l'habileté de Roosevelt.

8) Automne 1941 : les Japonais décident d'attaquer les USA

Voilà une mauvaise décision qui a influencé l'ensemble de la guerre. Si les Japonais avaient choisi d'attaquer l'URSS en soutien de l'Allemagne, il est douteux que l'Armée Rouge eusse pu combattre sur deux fronts.

Les gains étaient moins immédiats pour le Japon mais c'était probablement la meilleure décision à long terme.

Cependant, les Japonais étaient orientés depuis des années vers les conquêtes d'Asie du sud, donc vers la confrontation avec l'Amérique. Comme souvent, il s'est avéré impossible de changer la course établie, malgré ses défauts.

Il n'a pas manqué de voix contrariantes. Mais briser un consensus en cours pour en construire un nouveau est la plupart du temps hors de portée d'une grosse organisation, et pas seulement du gouvernement japonais (2).

9) Automne 1941 : Hitler décide qu'il faudra bien finir par déclarer la guerre aux Etats-Unis

La décision de se mettre à dos le colosse américain paraît téméraire. Mais, en réalité, un état de guerre non déclarée, notamment dans l'Atlantique, existait déjà. Hitler n'a fait que préempter la déclaration, soulageant au passage Rossevelt de cette décision.

10) Printemps 1941 : la solution finale de la question juive

On ne peut pas considérer qu'il y a eu une décision en la matière. Mais, plus subtilement, des encouragements, des feux verts, des indications. C'est bien dans la manière, fort adroite, de Hitler de mener son monde là où il veut.

Ce comportement répondait à des nécessités : l'absence de décision nette, datée, brouillait les responsabilités et empêchait les oppositions éventuelles de se cristalliser. De plus, le génocide juif est une des clés qui expliquent que les Allemands soient restés jusqu'au bout fidèles à Hitler (longtemps, les Alliés ont entretenu l'espoir d'un coup d'Etat qui n'est jamais venu). La culpabilisation est plus efficace quand elle n'est pas trop explicite, quand on se sent coupable mais qu'on ne peut mettre des mots précis dessus.

Pour Kershaw, des dix décisions examinées, c'est la plus inéluctable, celle pour laquelle on ne peut imaginer de voie alternative. Une fois Hitler au pouvoir, on ne voit pas comment l'extermination des juifs aurait pu ne pas avoir lieu.

Conclusion


Ce livre est passionnant, même pour ceux qui ne s'intéressent pas à cette période.

On voit que la politique consiste souvent non pas à choisir entre deux voies égales, mais à choisir entre continuer dans le sens de la pente antérieure et changer de voie.

Les décisions sont toujours à l'articulation du collectif et de l'individuel. Le collectif entraîne dans une direction, mais la décision est toujours le fait d'individus. La décision parmi les dix qui découle le moins de ce qui l'a précédée, pour laquelle les options étaient les plus ouvertes, est la décision britannique de continuer la guerre. A bien des égards, elle a été prise contre ce qui l'a précédée. Encore une fois, une analyse met en lumière la personnalité exceptionnelle de Churchill.

La supériorité des démocraties s'y manifeste : les oppositions étant explicites et légitimes, les choix sont faits par confrontation d'options avec évaluation, quelquefois erronée, des avantages et des inconvénients. La prise de décision est rationnelle.

Inversement, par rapport aux authentiques démocraties, les dictatures (auxquelles nous ressemblons de plus en plus) souffrent d'une absence de débat : les opinions minoritaires n'étant pas exprimées, la décision prise n'est la meilleure que par chance, aucun processus n'assure que toutes les options ont été explorées.

C'est d'ailleurs un point qui me soucie fort dans nos démocraties consensuelles contemporaines : les oppositions (voir les sujets qui occupent ce blog) sont de plus en plus souvent dénigrées, déligitimées et sommées de se taire, ce qui entraîne le risque assez terrifiant de décisions irrationnelles. C'est encore un des multiples traits par lesquels nos démocraties imitent le fascisme.

Nous sommes dans une ère de plus en plus post-démocratique : on garde les apparences de la démocratie, essentiellement les campagnes électorales et les élections, mais le consensus est privilégié au point qu'on n'a plus le choix qu'entre bonnet blanc et blanc bonnet.

Les lois qui rétablissent le délit d'opinion, qu'on les baptise «mémorielles» ou «anti-phobie», m'ont toujours considérablement inquiété dans leur principe même. La lecture d'un tel livre, où l'on voit l'importance d'examiner toutes les options, surtout iconoclastes, pour arriver à la bonne décision ne peut que me renforcer dans mon aversion.

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(1) : je me suis récemment pris la tête sur le site de Causeur avec des connards (c'est mal de s'énerver contre les abrutis qui vous font la leçon en en sachant dix fois moins que vous, mais je ne peux pas m'en empêcher) qui me soutenaient qu'Hitler était un fou chanceux et que la question de son intelligence était secondaire. Evidemment, encore une discussion qui obéit à la loi fatale des forums : moins on en sait et plus on est con, plus on ouvre grand sa gueule.

Si on prend Hitler pour un imbécile, on se condamne à ne rien comprendre au nazisme (il n'est d'ailleurs pas étonnant que les défenseurs de l'imbécilité d'Hitler soient nos "anti-fascistes" : ils ne comprennent absolument rien au fascisme, qu'ils utilisent comme un épouvantail commode contre leurs adversaires).

(2) par exemple, il y a en France un consensus assez partagé chez les experts, y compris de gauche, sur les ravages de l'assistanat et l'hypertrophie de l'Etat. Mais ce consensus ne trouve absolument aucune traduction politique, y compris à droite, et cest l'ancien consensus étatiste gaspilleur et maternant qui perdure.

Le paradoxe de l'éloge de la «diversité»

> d'un coté, on nous dit : «La "diversité" (entendue bien évidemment au sens ethnique que lui donne la novlangue) est un enrichissement.» (1) Admettons.

> de l'autre, on nous dit «La discrimination ethnique à l'embauche est intolérable et doit être traquée et sanctionnée.» (2) Admettons.

On peut admettre ses deux affirmations, bien faibles, séparément, mais, mises ensemble, elles sont contradictoires : si la «diversité» (3) est un enrichissement, ceux qui pratiquent la discrimination ethnique ratent une source d'enrichissement et, dans le monde cruel, qui est le nôtre sont voués à stagner ou à disparaître. La discrimination ethnique porterait donc sa propre sanction et, de toute façon, serait, par faillite des pratiquants, condamnée à la disparition.

Bien sûr, ça ne se passe pas comme cela parce qu'il est tout simplement faux que la «diversité» soit toujours un enrichissement, ce que savent ceux qui discriminent à l'embauche (plus sur des critères culturels qu'ethniques (4), d'ailleurs)


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(1) : c'est une pétition de principe totalement infondée. Les rares études sur le sujet montrent que la diversité peut être suivant les cas un appauvrissement ou un enrichissement.

(2) : affirmation qu'il faudrait étayer, pourquoi un employeur devrait-il rendre compte à quiconque de ses critères d'embauche ? C'est lui qui travaillera avec l'embauché et le payera, en quoi un tiers est-il légitime à le contraindre à embaucher quelqu'un qu'il ne désire pas ?

(3) : je tiens aux guillemets. La novlangue a le chic pour réduire la signification des mots dans un sens qui l'arrange. La diversité ne se réduit pas un problème de couleur de peau. On peut avoir un personnel entièrement blanc et très divers.

(3) : je suis persuadé qu'un arabe s'appelant Laurent Glaoui a moins de problème d'embauche qu'un arabe s'appelant Mohammed Glaoui, tout simplement parce que le prénom témoigne d'une meilleure intégration (problématique que j'ai déjà évoquée).

Petite note de philosophie générale

Je reproche souvent à la bien-pensance ses fautes de raisonnement et ses crimes contre la logique.

Cependant, le monde est vaste, l'homme «divers et ondoyant». Si il est paresseux de ne pas avoir de principes (comme N. Sarkozy), il est excessivement simplificateur d'avoir un système cohérent (comme N. Besancenot).

Les circonstances peuvent changer, tout ne se met pas en équation.

Je vous donne un exemple : j'ai plusieurs fois écrit ce que je pensais des mœurs modernes (j'éprouve un certain plaisir à me faire traiter de «réac» : c'est à mes yeux un compliment). Pourtant, j'estime que l'intégration des femmes au monde du travail est une excellente chose (essentiellement pour les hommes ! Les femmes y trouvent beaucoup plus d'inconvénients).

Taxe carbone : retour aux fondamentaux, à quoi sert l'impôt ?

L'impôt sert à subvenir aux besoins de l'Etat afin d'accomplir les tâches d'intérêt général.

L'impôt ne sert pas à orienter les comportement des citoyens, sauf dans une conception socialiste, qui, comme chacun devrait savoir, est vouée à l'échec.

Voilà en deux phrases, qui valent bien que tous les longs discours et articles, expliquées les difficultés de notre gouvernement, socialiste honteux, à propos de la «taxe carbone».

mardi, septembre 01, 2009

L'intolérance politique est de gauche

Ca date (comme on dit en Egypte) mais c'est intéressant, non pas que la conclusion me surprenne le moins du monde, mais il est toujours utile de pouvoir appuyer un constat empirique personnel sur une étude plus rigoureuse.

Anne Muxel est sociologue. Ca commence mal : j'ai une forte défiance vis-à-vis de cette profession d'escrocs. Mais il se trouve qu'elle déclare que le résultat de son étude va à l'encontre de son préjugé, ce qui me semble une preuve d'honnêteté.

Elle a mené une série d'entretiens pour voir comment les opinions politiques étaient traitées en privé, au sein du couple.

Elle découvre que les gens qui se disent de gauche sont plus intolérants avec un conjoint d'opinion opposée que les gens qui se disent de droite.

Comme je l'ai dit, je ne suis nullement surpris : ça confirme ce que je vois. Les gens de gauche sont généralement plus convaincus et plus sectaires dès qu'on parle politique, ce qui n'empêche pas, heureusement, d'agréables exceptions.

Ca s'explique d'ailleurs assez bien : les droitiers sont en général des relativistes et les gauchistes des absolutistes. Quand on est convaincu de défendre le Bien, on est plus borné que lorsqu'on défend une moins mauvaise solution parmi d'autres.

Vous avez sûrement tous entendu cette phrase, qui est un bonheur pour l'esthète (pour ma part, elle venait d'un cinéaste) :

«C'est normal que les (ici mettez une profession intellectuelle genre artistes, profs, journalistes, sociologues, cinéastes mais pas chirurgiens, ingénieurs, juristes, notaires) soient de gauche car la gauche c'est la culture et l'ouverture d'esprit.» Mais pas la modestie !

Ce à quoi j'ai répondu : «Tous les Crétois sont des menteurs.» Tout de gauche, donc cultivé et ouvert d'esprit, que fût mon interlocuteur, il m'a regardé avec un air ahuri qui a ensoleillé le restant de ma journée.

Il faudra un jour que j'essaie de dire à quelqu'un : «C'est normal que les (ici mettez une profession intellectuelle genre chirurgiens, ingénieurs, juristes, notaires mais pas artistes, profs, journalistes, sociologues, cinéastes) soient de droite car la droite c'est l'intelligence et le réalisme.»

Je dis ça, mais je ne le ferai pas : j'aurais trop honte.

AF447 : «les sondes Pitot, un élément, pas la cause»

Le BEA déclare que la défaillance des sondes Pitot est «un élément, pas la cause» de l'accident d'AF 447.

Pour qui à quelques notions d'accidentologie aérienne, cette déclaration est étrange : il y a longtemps que la notion de cause d'accident, au sens employé ici de cause unique ou quasi-unique, est dépassée.

On parle désormais de facteurs contributifs, en évitant de hiérarchiser (ce qui n'empêche pas de hiérarchiser les recommandations), puisqu'un seul de ces facteurs auraient manqué l'accident n'aurait pas eu lieu.

Toujours les mêmes ...

Heurts entre policiers et taxis à l'aéroport de Roissy

Ce sont toujours les mêmes qui foutent la merde.

Je veux parler des policiers, bien entendu. Vous m'aviez compris ;-)