mercredi, mars 18, 2009

Crise : la démagogie à fond la caisse

Il y a des domaines où la crise provoque de salutaires remises en question. Absolument pas chez les politiciens.

La crise les rend encore plus bêtes qu'avant.

Je suis stupéfait par leur propension à alimenter la chasse aux boucs-émissaires, essentiellement les banquiers les patrons, comme si l'économie pouvait se passer des uns et des autres.

C'est de la part des politiciens d'une profonde stupidité : à jouer la radicalité et à cracher sur le système existant, on prend le risque de l'escalade, de promouvoir les plus radicaux et plus cracheurs.

Surtout, de même que la mauvaise monnaie chasse la bonne, les mauvaises idées, simplistes, simplettes, pas fatiguantes à comprendre, chassent les bonnes idées, subtiles, aussi mouvantes que la réalité changeante.

C'est dire que les politiciens font obstruction à la sortie de crise dans le domaine économique, j'en ai déjà parlé, mais également dans les domaines politiques et intellectuels.

Depuis quelques années, je me pose la question de la démocratie représentative, qui pour moi, sauf à Singapour (?), est, globalement, un échec sur les questions économiques et morales.

Je connais quelques libéraux qui pensent que c'est un système d'oppression des minorités (la minorité élémentaire étant l'individu) par la majorité.

Quelqu'un a-t-il de bonnes lectures sur le sujet ?

5 commentaires:

  1. Pascal Salin dit cela, au tout début de "Libéralisme", à propos de "l'aboslutisme démocratique" :

    Le caractère démocratique d’un pays ou d’une institution quelconque est devenu le critère d’évaluation prioritaire. [...]
    L’extension de cet absolutisme démocratique va évidemment de pair avec une méfiance très grande à l’égard des solutions de marché et c’est pourquoi on s’achemine bien souvent vers la recherche de solutions de type collectiviste où la négociation et le «dialogue », par l’intermédiaire de représentants démocratiquement élus, sont censés conduire à un consensus. C’est l’illusion de la convergence des intérêts, non pas entre les individus - ce que seul le marché permet de réaliser - mais entre les groupes organisés.
    Le résultat de cette conception de la vie sociale est évidemment le corporatisme qui, étrangement, a conduit la France d’aujourd’hui à ressembler à la France de l’Ancien Régime. Cette ressemblance n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard. Elle est seulement le résultat d’une conception de la vie sociale où la source de tout pouvoir réside non pas dans les individus, mais dans la sphère politique. De ce point de vue, il importe relativement peu que le pouvoir politique soit de nature monarchique ou démocratique. Aucun pouvoir en effet n’a les moyens d’organiser la cohérence des besoins individuels, il ne peut qu’agir grossièrement en plaçant les individus dans des catégories, professionnelles, religieuses, ou sociales, en prétendant reconnaître l’existence d’intérêts catégoriels et en organisant centralement leur coexistence. Comme nous le verrons constamment, l’État crée des abstractions collectives - par exemple les intérêts catégoriels -, il prétend qu’ils existent par nature et qu’il est évidemment le seul à pouvoir les organiser de manière à assurer la cohésion sociale, puisqu’il s’agit d’«intérêts collectifs».
    Cette conception collectiviste de la société conduit naturellement à la politisation de la vie quotidienne. Tout est le résultat des luttes pour le pouvoir, qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation ou de l’activité entrepreneuriale. Mais parce qu’elle ignore les besoins individuels, aussi bien que les informations individuelles, cette conception, loin de conduire à l’harmonie, est source de frustrations et d’envies insatiables. Lorsque les choix quotidiens de votre vie sont essentiellement effectués par d’autres que vous, même si ceux qui décident sont censés être vos représentants, vous devez soit subir leurs décisions, soit vous lancer dans un combat épuisant et inégal pour essayer d’exprimer et de faire comprendre la réalité de vos besoins.

    RépondreSupprimer
  2. Je ne connais aucun libéral digne de ce nom qui voit dans la démocratie une menace pour le libéralisme. En revanche, il y a des travers de la démocratie que les penseurs libéraux soulignent en effet, en particulier Tocqueville, mais aussi Schumpeter et Montesquieu (Montesquieu moins que les deux premiers, car il voit dans le République la forme la plus accomplie et la meilleure de la politique).
    Pour se faire une idée (Tocqueville) :
    http://heresie.hautetfort.com/tag/tocqueville
    et pour Schumpeter
    http://heresie.hautetfort.com/archive/2008/02/20/capitalisme-socialisme-et-democratie-11-que-reste-t-il-de-la.html

    RépondreSupprimer
  3. "Quelqu'un a-t-il de bonnes lectures sur le sujet ?

    envoyé par fboizard à 10:18 le 18 mars 2009 "

    Karl Marx, Le Capital

    RépondreSupprimer
  4. La question est-elle celle de la démocratie ou du pouvoirs ?

    RépondreSupprimer
  5. "Je connais quelques libéraux qui pensent que c'est un système d'oppression des minorités (la minorité élémentaire étant l'individu) par la majorité."

    L'inverse est encore plus vraie : communautarismes en tous genres, syndicats et partis politiques entre autres.

    RépondreSupprimer