lundi, novembre 17, 2008

TSS

Le parti socialiste, ses éléphants en tout cas, est follement engagé dans le TSS (Tout Sauf Ségolène).

Je ne veux pas dire du mal du PS, j'en ai suffisamment dit.

Mais cette situation intrigue : chaque militant et dirigeant socialiste est prêt à reconnaître que ce qui se passe au PS est suicidaire et, pourtant, tous agissent de telle manière que le mal s'aggrave.

Le PS est donc dans cette situation particulière où une somme d'actions individuelles, a priori bien intentionnées, donne un résultat négatif.

On ne peut accuser la bêtise : il y a des gens intelligents (1) au PS (il n'y a pas que cela, mais il yen a).

Alors ?

Comme toujours, les actions sont encadrées par des règles qui permettent aux individus d'interagir. Or, la «constitution» du PS est l'enfant de cette complexité qui fait dire qu'un énarque prouve sa bêtise par sa capacité à compliquer ce qui devrait rester simple.

Les exigences de la communication politique au XXIème siècle sont telles qu'un parti ne devrait avoir qu'une priorité : désigner un «présidentiable». Tout le reste, le programme, les idées, les équipes, c'est secondaire, au moins tant que le «présidentiable» n'est pas désigné et bien assis aux commandes de son parti (2).

Au contraire, les règles du PS sont de contourner cette nécessité, de la faire passer en dernier, de faire semblant de croire que ce sont les idées qui comptent. Ca ne peut qu'échouer.

A cette aune, le désarroi des socialistes est compréhensible et fait pitié : ils ne savent pas qui ils suivent ni qui ils sont (3). On serait désorienté à moins.

Sauront-ils s'en sortir à brève échéance ? J'en doute : il leur faudrait, comme la République romaine, nommer un dictateur à titre temporaire. Ils n'ont pas la culture politique pour cela, ni l'homme adéquat.

Ces commentaires sur un parti particulier peuvent aisément être étendus à un pays.

(1) : même si «socialiste intelligent» peut passer pour un oxymore.

(2) : et pour cette désignation, les idées comptent peu. Ils ont tous les mêmes.

(3) : par curiosité, si quelqu'un, au-delà de vagues généralités, pouvait m'expliquer ce que signifie être socialiste en France en 2008, je suis intéressé.

4 commentaires:

  1. Frank : comment pouvez-vous avoir pitié de gens d'un parti qui ont élu leurs dirigeants ? Les partis ont les dirigeants qu'ils méritent.

    C'est normal à mon avis que cette situation soit bizarre : il y a concurrence pour une place monopolistique. Le gagnant aura forcément 100 % du marché. Ca vaut donc le coup d'étriller tous ses adversaires pour occuper le poste suprême. En n'oubliant pas que le pouvoir politique, c'est la force sur le Droit.

    Ce qui est marrant avec TSS, c'est que vous pouvez y mettre plein de choses : tout sauf Ségolène, tous sauf socialistes, tout sauf sympas, tout sauf solidaires...

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  2. «Les partis ont les dirigeants qu'ils méritent. »

    J'ai pitié d'eux, mais je ne les juge pas irresponsables pour autant.

    Il est clair que la culture des militants du PS ne les prédispose pas à faire des choix judicieux : être socialiste à la française aujourd'hui, c'est tout de même se mentir sur beaucoup de choses.

    La discutaille, le palabre genre salle des profs, le coupage de cheveux en 4, la masturbation sémantique, ça leur fait peut-être plaisir, mais ce n'est pas ce dont le PS a besoin.

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  3. Y en a t'ils ici qui pensent qie le PS va éclater ?

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  4. Je ne pense pas : la force des habitudes et des intérets (une campagne électorale, ça coute cher et ce sont les partis qui touchent les sous).

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