mercredi, décembre 05, 2007

A l'occasion du rapport Pisa

Il y avait longtemps que je ne vous avais pas parlé d'instruction.

Je saisis l'occasion du rapport Pisa de L'OCDE.

Voici un extrait des Echos de ce jour :

Les Echos Pisa


Je considère que, superficiellement, les graves problèmes de l'école française sont dus à des questions de méthodes et de programmes voire de philosophie. Mais, fondamentalement, c'est la bureaucratisation d'un mammouth dirigé par une tambouille de hauts fonctionnaires contructivistes, syndicalistes, gauchistes qui est la racine du mal, imposant une pédagogie dont l'origine est politique et non éducative.

C'est pourquoi je préconise une décentralisation massive, l'idéal étant carrément une privatisation de l'école, seuls les financements restant, au moins en partie, publics.

Mais, sans aller jusque là, on peut considérer que l'instruction est un triangle reposant sur :

1) Les programmes et les méthodes

2) Les enseignants, leur recrutement et leur formation

3) Les élèves, leur parcours individuel et collectif

Or, en France, ces trois piliers sont déficients :

1) Inutile de revenir sur les programmes et les méthodes. Le procès du constructivisme a été fait, le verdict, acté, publié, diffusé. Ceux qui ne sont pas convaincus ne le seront jamais, en tout cas jamais par des arguments pédagogiques, car leurs raisons sont extra-pédagogiques.

2) Le recrutement des enseignants pêche, du moins, je le soupçonne pour le peu que j'en sais. Quant à leur formation, le lavage de cerveaux en IUFM a fourni le sujet d'une abondante littérature d'épouvante.

3) L'égalitarisme forcené (je ne crois pas l'adjectif exagéré) et l'amour de la bureaucratie pour les normes conduisent à dévaloriser l'individualisation des parcours, pourtant les élèves ne sont-ils pas des individus ?

Pour réformer l'école française, il n'est même pas besoin d'aller chercher à l'étranger : il suffit d'examiner la réussite de l'école française des années 50 qui, sans être un âge d'or, fonctionnait mieux. Et ça ne tenait pas seulement aux images d'Epinal, blouse grise et tableau noir.

4 commentaires:

  1. 1) (...) Ceux qui ne sont pas convaincus ne le seront jamais, en tout cas jamais par des arguments pédagogiques, car leurs raisons sont extra-pédagogiques.


    comme cela se retourne !



    2) Le recrutement des enseignants pêche


    quand on veut donner de telles leçons, on surveille son orthographe !

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  2. A F. Delpla :
    "Ceux qui ne sont pas convaincus ne le seront jamais, en tout cas jamais par des arguments pédagogiques, car leurs raisons sont extra-pédagogiques".

    Bien évidemment!!! Le dogme de la méthode globale, appliquée aveuglément depuis des lustres en est sans doute le meilleur exemple !
    Les résultats sont visibles aujourd'hui dans une enquête où la France pointe à la dernière place de 17 nations concernées.

    "Le recrutement des enseignants pêche"

    Peu importe la forme et l'accent qu'on y met Monsieur l'historien;
    l'important est ailleurs, mais en bon enseignant, la poutre qui vous aveugle vous masque le fond du problème! Nous n'attendons aucune repentance de votre part, nous savons seulement qu'il faudra une génération pour réformer les IUFM et sans doute une encore pour redonner le goût de la lecture à nos enfants; mais est-ce réellement votre problème !?

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  3. "quand on veut donner de telles leçons, on surveille son orthographe !"

    Pour des raisons techniques (interface mal foutue), il m'est plus facile de relire, et donc de corriger une fois l'article publié. J'oublie quelquefois de le faire. Mea culpa.

    "comme cela se retourne !
    " Pas si aisément que vous semblez le croire : une des méthodes de lecture (Lire avec Léo et Léa) qui contestent les méthodes officielles (car quoi qu'on en dise, il y a bien des méthodes de lecture officielles dites mixtes, en réalité globales) a été publiée par des orthophonistes fatigués de soigner des fausses dyslexies. On peut voir dans le choix de cette méthode des motifs extra-pédagogiques, mais il faut avoir un oeil de lynx.

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  4. A mon sens, la première chose à faire est de purger le système de son prêt-à-penser marxisant bien-pensant... c'est même la priorité absolue!
    Il faut, en outre, mettre de toute urgence à la casse le système des IUFM qui est globalement aussi coûteux qu'inutile - il convient auparavant de réfléchir à son remplaçant en tenant compte des impératifs économiques de notre pays!
    Un autre point important à considérer est l'évolution des carrières : il n'est pas sain de demander à des humains de faire pendant 40 ans et plus la même chose. Là, pour le coup, rien de sérieux n'a été entrepris...
    Dernier point et non des moindres : la discipline! Même si elle est clairement de retour depuis quelques années, cela ne suffit pas! Normalement, un prof qui n'arrive pas à faire cas de tel ou tel élève n'a pas le droit de le mettre dehors au prétexte qu'il empêche la classe de travailler ; le seul cas autorisé est le danger qu'il pourrait représenter... et je ne parle même pas des heures de colle qui sont maintenant à la charge du prof... donc quand il punit un élève, il se punit lui-même : très juste, vous ne trouvez pas? - il est vrai que pour le coup, on parvient en général à se soutenir entre collègues en se refilant l'élève mais bon, tout ceci ressemble à du bricolage...

    Au jour d'aujourd'hui, notre système ne tient que par des bouts de ficelle et surtout parce que nombre de prof font preuve d'une abnégation sans limite ou presque...
    Est-ce normal?

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