mardi, octobre 02, 2007

La vie dans l'impasse

Je vous plante le décor.

Je vis dans une impasse piétonne au fond de laquelle il y a une école primaire et une crèche. Cette impasse est interdite aux voitures par des barrières rabattables, qui constituent un accès pour les pompiers. C'est très tranquille (enfin, presque).

La rue pour accéder à cette impasse est à sens unique, n'a, en théorie, qu'une file et il y a des places de stationnement réparties sur le coté droit, dont une pour handicapés, et des entrées de parkings souterrains.

Je précise que c'est un quartier paisible, plutôt bourgeois et que, à part ceux qui ont contourné la carte scolaire, les parents d'élèves habitent à distance pédestre de l'école.

Hé bien, que croyez vous qu'il se passe aux heures de sortie et d'entrée de l'école ?

C'est une corrida de bourgeoises en 4x4 ou en monospaces garées en double file (donc bouchant la rue et empêchant les voitures stationnées correctement de partir) ou stationnées devant l'accès pompier ou devant les accès de parking ou même sur la place handicapés, et qui prennent bien leur temps pour discuter.

Certains véhicules, déplacés de quelques mètres, gêneraient moins, mais non, ils restent là où ils sont, c'est-à-dire au plus près des chers bambins.

Le meilleur est que, le jour où j'ai attendu un bon quart d'heure que madame et ses mioches veuillent bien libérer ma voiture, je me suis entendu dire que je pourrais au moins être aimable de quelqu'un qui ne s'était ni excusé ni rien ni merde.

Tout ça parce que j'ai signalé à cette dame sur ton absolument égal qu'elle avait bien de la chance que je n'ai pas mon portable sur moi, sinon elle allait chercher sa voiture à la fourrière.

Enfin, terminons sur une note positive : certaines, tout en se comportant mal, font des efforts visibles pour déranger le moins possible. Ce n'est pas la majorité.

Bien entendu, tout cela se fait en présence des enfants, objets de ce ballet automobile. Quel exemple de civisme, de respect, de politesse ! Belle éducation, ma foi.

L'incivisme, ce n'est pas que les sauvageons.

L'observation régulière de ce phénomène est absolument édifiante sur l'estime qu'on peut avoir pour certains de nos contemporains. Ah, comme un moraliste s'y exalterait.

J'avoue avoir un faible pour les hypocrites qui, après avoir bien pris leur temps, affectent soudain une attitude pressée pour ne pas trop se faire engueuler. Il y a aussi les fausses étourdies :«Ah bon ? Je vous gêne ? Quelle malheureuse surprise ! Je ne m'en étais point avisée.» ou les victimes du destin : «Triste coup du sort ! Revers de fortune insondable ! Caprice des Dieux ! Pourquoi a-t-il fallu que vous tentates de sortir du garage après que je me garas devant l'issue ?»

Avec l'habitude, la colère disparaît, le mépris reste, et une vague curiosité apparait : «Qu'est-ce qu'ils vont bien m'avoir inventé ce coup-ci ? »

Car, si l'impolitesse et l'égoïsme sont généralement bêtes, sans imagination, monotones, lassants, il arrive pourtant quelquefois qu'il y ait une touche d'originalité, comme la fois où, exploit nécessitant une précision millimétrique, une conductrice avait réussi à elle seule à bloquer quatre voitures, ou encore le jour où c'est un camion qui, au terme d'une manœuvre fort complexe, a réussi à occuper la place handicapée tout en évitant la borne censée prévenir ce genre d'occupation sauvage.

Je précise qu'il s'agit de l'école Jean Monnet, à Clamart.

Nota : je n'ai jamais vu dans cette rue une seule des nombreuses patrouilles policières qui sillonnent la ville. Probablement que nos forces de l'ordre ont mieux à faire que mettre fin à ce désordre.

Voilà, tout est dit. Pensez en ce que vous voulez.

5 commentaires:

  1. Rien à ajouter sur ce que tout un chacun peut confirmer tous les jours, sans misogynie aucune, bien sûr.
    Nos femmes font tourner le monde et nous les aimons quand même, mais le sans-gêne (voir plus) de certaines est simplement consternant ! Le pire est sans doute la faculté qu'ont ces dernières à faire semlant de retomber dans une pseudo adolescence inconsciente (tu parles !) pour gommer cette inconséquence du moment et éviter ainsi de se faire incendier. Quoi de mieux que de jouer la cruche après avoir bloqué une rue entière... Mais quand on fait tourner le monde...

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  2. Je n'envisageais absolument pas l'aspect sexué des choses. Je suis persuadé que des hommes ne feraient pas mieux.

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  3. "Je n'envisageais absolument pas l'aspect sexué des choses."

    Je vous répondrais avec un sourire narquois que, après avoir relu votre billet, ce n'est pas flagrant.

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  4. Qu'y puis-je, moi, si c'est à 90 % des mères de famille que je vois dans cette rue ?

    Il est vrai qu'un camarade, père de famille nombreuse, à qui je contais ces scènes, m'a répondu : "Tu as déjà vu des poules avec leurs poussins ? Hé bien, des mères de famille allant chercher leurs enfants à l'école, c'est pareil."

    Je ne sais pas exactement comment je dois l'interpréter, mais je soupçonne que ce n'est pas totalement flatteur.

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  5. les hommes ne font pas mieux

    j'habite tout juste à côté d'un bureau de Tabac, et la porte de mon garage est constamment bouchée par un accro à la nicotine dont la seule préoccupation est d'aller acheter sa dose. Si le tabac était un drive in, il rentrerait dedans avec sa caisse.

    Hommes, femmes... Tous font semblant de s'étonner que, parfois, je puisse oser envisager de sortir ma caisse au moment ou ils vont acheter leur clopes. en général ils s'excusent, avec un ou deux, ça a fini en insultes... Pas encore de bagarre à ce jour. mais parfois, je bouillonne littéralement face à une certaine désinvolture qui fait que "l'autre, on n'en a rien à foutre".

    ceci dit, ils trainent rarement 1/4 heure, surtout après quelques coups de klaxon. j'ai fini par m'adapter.

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