lundi, septembre 03, 2007

Le bio en difficulté : je me marre

Le bio en difficulté qui fait appel à la chimie : je me marre, mais, alors là, je me marre ... Je sais, c'est un peu puéril, mais ça soulage, parce que, franchement, des fois, y en ras la casquette de tous ces cons qui nous expliquent que c'était mieux avant (1), qu'il faut faire confiance à Mère Nature, et que les inventions de l'homme sont méchantes, méchantes, méchantes ...

Alors, je me marre. Je me marre mais pas trop quand même : parce que ce n'est pas à Mère Nature que les cocus du bio vont réclamer des subventions, vous devinez bien à qui.

(1) : 'il faut vraiment ne rien connaître à rien pour croire que l'agriculture était mieux avant l'invention des produits chimiques, mais quand on est con, on est con.


La viticulture bio mise en échec par le mildiou et un été maussade
LE MONDE | 03.09.07 | 15h00 • Mis à jour le 03.09.07 | 15h00

empératures douces, pluies abondantes à partir de mai... les conditions météorologiques de 2007 ont fait apparaître dans les vignes, ainsi que sur les tomates et les pommes de terre, un mildiou particulièrement ravageur, que viticulteurs et maraîchers bio ont eu beaucoup de mal à maîtriser. Au point que certains ont dû se résigner, pour assurer leur revenu, à traiter leurs vignes contre ce champignon avec des produits chimiques de synthèse, une pratique strictement interdite par la réglementation européenne sur l'agriculture biologique, car elle pollue les sols.


En quinze ans, "je n'ai jamais, quelles que soient les difficultés, utilisé un produit qui ne soit biologique", a écrit, en juillet, un viticulteur dans une lettre ouverte au président d'Ecocert, l'organisme qui délivre les certificats d'agriculture biologique. En haut à gauche de sa missive, ce Bordelais bien connu pour son engagement pour la viticulture bio, a inscrit : "objet : retrait de la certification". Puis il informe que, "dans une situation aussi sensible, où l'éventualité d'une perte totale de récolte se posait directement, seule l'application d'un produit non autorisé (lui) permettait de sauver (sa) récolte". Sa décision est lourde de sens : sa production va être déclassée, et il lui faudra désormais trois ans, s'il le souhaite, pour convertir de nouveau son vignoble à l'agriculture biologique.

Selon Ecocert, quelques agriculteurs bio ("moins d'une dizaine"), uniquement des viticulteurs, se sont résignés à prendre cette douloureuse décision cet été, mais d'autres ont préféré perdre tout ou partie de leur récolte annuelle et rester en bio. "Beaucoup de gens nous ont alertés sur les attaques fongiques auxquelles ils étaient confrontés. Ceux qui ont traité juste au bon moment s'en sont sortis, pour les autres, les traitements utilisés en bio n'ont pas été efficaces", explique Antoine Faure, responsable de la certification chez Ecocert. L'organisme a décidé de réaliser 40 % de contrôles supplémentaires pour vérifier qu'il n'y avait pas eu, à son insu, de traitements chimiques dans les vignobles bio. Ceux qui cèdent à la tentation sont rares : une vingtaine de cas par an, sur 8 000 producteurs bio, précise M. Faure, ajoutant que les viticulteurs non bio "ont dû utiliser beaucoup de pesticides" pour cette récolte.

PAS DE TRAITEMENT CURATIF

Face aux attaques de mildiou, les agriculteurs bio ne peuvent avoir recours qu'aux moyens de lutte préventifs, et à aucun traitement curatif. Ils sont autorisés, selon la réglementation européenne, à utiliser quelques produits, principalement le sulfate de cuivre, plus communément appelé "bouillie bordelaise", avec lequel ils traitent fréquemment leur vigne, tout comme les viticulteurs conventionnels. Si le produit est naturel, il n'est pas totalement inoffensif : son utilisation en bio est donc limitée, afin de préserver la vie du sol, à 6 kilos de cuivre-métal par hectare, sur une moyenne de cinq ans. Cette année, beaucoup auront poussé jusqu'à 8, voire 10 kilos, traitant exceptionnellement chaque semaine en juillet et en août sans toujours que cela suffise à sauver leur récolte.

"Une fois que les taches sont là, la maladie est difficile à stopper en bio. On y a donc moins droit à l'erreur qu'en agriculture conventionnelle", explique Monique Jonis, chargée des fruits et légumes et de la viticulture à l'Institut technique de l'agriculture biologique (ITAB). "C'était particulièrement dur cette année", ajoute-t-elle, rappelant, que comme le mildiou est arrivé tardivement en Europe, au XIXe siècle, les cépages n'ont pas de moyens de défense naturels contre lui.

Certains viticulteurs bio réclament que l'accent soit mis davantage sur la recherche, et non seulement sur les normes et les contrôles, pour permettre à ceux qui font le choix d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement d'être moins démunis face au champignon. Sur 840 000 hectares de vignes en France, 20 000 ont été convertis au bio, un chiffre en progression de 40 % sur cinq ans.

La virulence du champignon, cette année, aura mis en exergue la technicité que demande ce mode de production. "Ce n'est pas une agriculture d'arrière-garde, bien au contraire. Ce sont les meilleurs en conventionnel qui se mettent en bio, car cela demande un professionnalisme qui n'est pas à la portée de tous", plaide Antoine Faure. Avec les traitements préventifs, la disponibilité doit aussi être supérieure : "J'ai été trop absent", raconte le président de la Fédération nationale de l'agriculture biologique, Henri Thépaut, maraîcher en Bretagne. "Ma production de pommes de terre de conservation sera égale à zéro, mais d'autres, plus présents et techniciens que moi, auront réussi à en faire tout de même", conclut-il.

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