samedi, août 25, 2007

Education nationale : la technique de l'avion

Jusqu'à maintenant, face aux critiques qui lui étaient faites, l'EN réagissait en tendant un écran de fumée : "Non, le niveau ne baisse pas. D'ailleurs, avant de dire que le niveau baisse, il faudrait au préalable s'entendre sur ce que signifient "niveau", "baisser", et aussi, "élève", "école", "enseignant", "personnel pléthorique", "mammouth", "capillo-tracté", "australopithèque" "ornithorynque" et "protozoaire"."

Malheureusement, nous sommes arrivés au stade où il suffit d'arrêter dans la rue un enfant de 10 ans (pour certains, ça marche encore à 18 ans) et de lui demander de calculer 60/4 (1) de tête pour s'apercevoir, comme disent les jeunes, "k'y a un blême".

Alors, l'EN, par l'intermédiaire du Haut Conseil de l'Education (HCE), dont ont été "démissionnés" les gêneurs comme Laurent Lafforgue, inaugure un nouvel technique : "Oh, l'avion ..."

Vous connaissez : on vous parle de quelque chose qui vous dérange, vous êtes mal à l'aise, et vous détournez l'attention en pointant le doigt vers le ciel "Oh, regarde, un avion, ..."

Le HCE publiera officiellement le 27 août un rapport critique sur l'école primaire, mais il est déjà disponible sur internet.

Il ne critique pas les programmes, les méthodes et la philosophie globale d'enseignement, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes de ce coté-là. Non, le problème de l'école primaire serait qu'il y a une moitié des élèves bien formés (ah bon ? Première nouvelle !) mais que la seconde moitié mal formée serait laissée à l'abandon.

Evidemment, la question des méthodes et des programmes ne sera pas posée (comme on disait du temps de l'affaire Dreyfus) car elles touchent au coeur du problème dont il ne faut pas parler : l'idéologie constructiviste, l'autre idéologie qui la sous-tend qu'il faut bien appeler socialiste, et leur emprise sur l'école et sa hiérarchie et ses décisions.

En résumé, le drame serait dans l'abandon d'une moitié des élèves et dans l'absence de système efficace de récupération. Qu'il y ait initialement une moitié des élèves qu'on ait besoin de récupérer ne semble pas problématique : "Oh ! L'avion ..."

(1) : cet exemple n'est pas pris au hasard puisque, dans un test de l'EN en 6ème, la division 60/4 enregistrait un taux d'échec fracassant : 60 %.

2 commentaires:

  1. Salut je viens de decouvrir votre blog et de lire les archives, excellent !
    Je suis instit, velivole et de droite et je dois donc être un cas unique !
    En plus je ne suis pas contre le libéralisme. Bref, je partage une grande partie de vos analyses, je crois bien que je vais revenir souvent.

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  2. "je dois donc être un cas unique !" Je ne comprends pas pourquoi : aucun réglement n'interdit à un instit de faire du planeur :-)

    J'en connais même qui planent au sol.

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