jeudi, décembre 21, 2006

Qu'est-ce que la justice sociale ?

François Hollande propose d'augmenter les impots des "riches" (en réalité des classes moyennes supérieures, les vrais riches ont les moyens de se payer de "l'ingenierie fiscale") au nom de la justice sociale et de la nécessaire redistribution des revenus.

Examinons donc ces raisons : qu'est-ce que la justice sociale ?

D'après ce que l'on comprend, il s'agit de justice redistributive : certains gagnent trop, d'autres pas assez, on prend aux uns pour donner aux autres. Certes, mais "trop" et "pas assez" par rapport à quoi ?

On entre là dans le vif du sujet. Nous vivons dans une économie de marché, où, à condition qu'il n'y ait pas de monopole, nul n'est forcé de faire une transaction. Si j'achète, je vends, je loue, c'est parce que je le veux.

Il en est de même pour le travail : un employeur et un employé s'accordent sur un prix pour un certain travail.

Là dedans, nulle notion de justice ou d'injustice : chacun vit des ressources que lui procure le travail qu'un autre est prêt à lui acheter. Ce brillant mécanisme est faussé par deux grains de sable :

> le chomage, qui fait que la possibilité de négocier son salaire est très faible voire inexistante pour certains.

> Les impots, qui introduisent une différence, le "coin fiscal", entre ce que l'employeur débourse et ce que l'employé reçoit, dont la variation, l'usage et l'utilité ne dépendent ni de l'un ni de l'autre.

Ces deux maux sont essentiellement d'origine étatique.

Premier constat : la "justice sociale" est un moyen pour l'Etat de compenser les dégats qu'il cause.

Deuxième constat : nous ne sommes toujours pas plus avancés pour savoir qui gagne "trop" ou "pas assez".

Puisque chacun, employé et employeur, est pris dans une transaction qu'il était libre de refuser, c'est qu'elle lui convient, au moins par défaut : il n'a pas trouvé mieux ailleurs. Et comme chacun est libre, surtout l'employé, de sortir de la transaction à tout moment, c'est qu'il n'a toujours pas trouvé mieux ailleurs.

Alors comment juger que ce qu'il reçoit n'est "pas assez" puisqu'il ne trouve personne qui consente librement et sans entente à lui payer plus ? Et inversement, comment juger que tel autre gagne "trop" si il trouve quelqu'un qui prêt à lui payer ce qu'il gagne ?

A défaut d'avoir une justification théorique de la redistribution - manque qui nous met tout de même la puce à l'oreille, essayons de voir comment cela se passe en pratique :

> un gouvernement est élu qui décide, à travers impots et subventions, de la redistribution.

Mais qui influe sur le gouvernement ? En théorie, c'est la majorité, mais la majorité peut avoir tort et porter sciemment atteinte à des droits élémentaires. De plus, l'expérience et la théorie micro-politique montrent que ce sont les groupes de pression les plus bruyants ou les mieux organisés qui font valoir leurs demandes.

Par comparaison, le marché libre est une démocratie participative permanente : ce qui s'y passe est la somme de décisions individuelles toujours renouvelées prises librement d'acheter ou de vendre.

De tout cela, on tire que la redistribution étatique des revenus n'est pas juste mais arbitraire. La seule justice qui vaille, c'est celle qui, garantissant les mêmes droits à chacun, offre à tous la possibilité de faire fortune, non pas que tous la saisissent.

Pour conclure, on peut citer Pascal Salin :

Imposer des transferts obligatoires, c’est-à-dire prendre des ressources à ceux qui les ont créées par leurs propres efforts pour les remettre à d’autres qui ne les ont pas créées, quelles que soient les situations respectives des uns et des autres, revient à dire que les seconds ont des droits sur les premiers.

Mais il est totalement incohérent de vouloir défendre la liberté humaine et d’admettre en même temps l’idée que quelqu’un a des droits sur vous et sur vos propriétés, c’est-à-dire sur le produit de votre activité.

Il existe de ce point de vue une différence radicale entre les transferts obligatoires et les transferts volontaires – inspirés par l’altruisme et la morale individuelle – car on ne peut légitimement transférer que ce que l’on possède légitimement. Et on ne peut donc légitimement recevoir que ce qui vous est transféré volontairement par un propriétaire légitime.

Tout le reste est violence et ne peut être que violence. La politique sociale, c’est donc la guerre des uns contre les autres. Et c’est une imposture que d’utiliser le beau mot de justice pour couvrir des actes de violence qui sont à l’opposé de la vraie solidarité et de la vraie charité.

Il est donc aisé de comprendre que les hausses d'impots préconisées par François Hollande sont non pas un facteur de justice mais une spoliation illégitime au profit des profiteurs de l'Etat.

1 commentaire:

  1. Et pendant ce temps là, on importe des estomacs et nos cerveaux s'exportent sous des cieux plus accueillants, là où leurs 35 heures
    hebdomadaires...de sommeil seront appréciées et justement rémunérées, n'en déplaise aux Hollande, Lang et consors. Comme dit Serge Dassault:"La richesse ne se partage pas, elle se crée et plus on voudra la partager, moins elle se crééra". Il ne faut sans doute pas avoir fait l'ENA POUR COMPRENDRE CELA.

    RépondreSupprimer