mardi, novembre 28, 2006

De la rude condition d'immigré

"Je ne suis pas d'ici. Donc je ferme ma gueule et je bosse."

Lino Ventura

J'ai déjà évoqué ce sujet, mais je soupçonne qu'il risque de revenir sur le tapis.

Autant je suis pour tous les droits de en faveur des immigrés (1), autant je suis contre les droits à.

Cette politique vis-à-vis des immigrés, où tout assistanat est proscrit, a été celle des USA lors des plus grandes vagues d'immigration et celle de La France jusqu'à, à peu près, la seconde guerre mondiale. Le slogan aurait pu en être "Aide-toi et le ciel t'aidera".

Pour rude qu'elle soit, elle présente plusieurs avantages :

1) Les immigrés sont forcés de s'intégrer ou de partir.

2) Ils ne peuvent rester que si ils sont économiquement performants.

L'assistanat actuel qui nous donne si bonne conscience, du moins à certains, est-il si efficace et si moral ?

En attendant que vous réfléchissiez à cette question, je vais vous raconter une histoire :

Je connais, bien contre mon gré, ce que les médias appelleraient pudiquement un "jeune issu de l'immigration en difficultés".

Décrivons le personnage : à 24 ans, il s'exprime avec cet accent et ce vocabulaire des banlieues si typique ; il n'exprime d'ailleurs pas grand'chose ; de culture, il n'a pas plus que d'idées.

Le travail ne passera pas par lui : il n'a jamais travaillé et il ne semble pas qu'il envisage de travailler jamais. Il vit chez ses parents dont il est le préféré (?) et attend le RMI. Et pour tromper son attente, il s'occupe à des trafics divers : "shit", scooters volés, portables "tombés du camion" et, sans doute, si l'occasion se présente, quelques "béhèmes" de passage.

Ses "activités" lui imposent des horaires décalés (il se lève vers les 15 h et se couche vers les 2-3 h) ; ce qui limite ses rapports sociaux en dehors du cercle de ses semblables. Ca n'est d'ailleurs pas plus mal, puisqu'en matière de rapports sociaux, il n'envisage que sa volonté et ses caprices libres, et qu'en cas de contrariété, aussi légère soit-elle, il dialogue avec ses poings.

En fait, il tombe très exactement dans la phrase de Le Pen qui n'est pas dans son cas, je le jure, une caricature : "L'ouvrier rentre chez lui harassé par le travail. Le jeune de banlieue a tout son temps pour faire un peu de musculation et sauter sa copine. Il est donc normal qu'il soit en pleine forme pour se battre avec la police."

Au fait, la police ? Il préfère l'éviter mais ne la craint pas outre mesure : il a déjà eu à faire avec elle sans conséquences trop pénibles.

Français de papiers, il dénigre tout ce qui est français, mais il n'est pas marocain.

Pense-t-il à prendre en main son destin pour sortir de cet état végétatif ? Nenni, s'il en est là, c'est la faute de la société. A-t-il de la fierté, de l'orgueil ? Nullement, il a juste de la susceptibilité, fort grande il est vrai.

Que sera-t-il à 30 ans ? 40 ans ? 50 ans ? Je l'ignore, mais je n'augure rien de bon, probablement un boulet vivant d'une manière ou d'une autre au crochet de la société.

Bien sûr, ce n'est qu'un individu, mais je suis bien prêt à parier qu'il n'est pas un cas isolé.

L'intégration ratée n'est pas tant la sienne, il est français de naissance, que celle de ses parents.

Je connais aussi des exemples d'intégration réussie, mais je me demande si on peut raisonner en termes arithmétiques : combien d'intégrations réussies pour compenser un fouteur de merde, unn parasite ?


(1) : il ne s'agit pas d'en revenir aux "ritalonades" du XIXème siècle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire